Entre 15 et 20 GW : ce sont les estimations de la capacité de production française des énergies marines à l'horizon 2030 du Groupement des industriels des constructions et activités navales (Gican).
La France dispose en effet de différents atouts dans ce secteur, selon une étude Xerfi (1) : deuxième espace maritime mondial (après les Etats-Unis) et deuxième gisement hydrolien en Europe (derrière le Royaume-Uni), présence d'opérateurs industriels mondiaux dotés d'une sérieuse expérience dans le secteur hydraulique ou maritime (DCNS, STX Europe, Alstom) ainsi que d'experts scientifique et industrielle dans le secteur énergétique et maritime (Ifremer, CNRS, CEA, École Navale, IFP Energies Nouvelles, etc.).
Cependant si le potentiel est important, aucune énergie marine n'est encore au stade de l'industrialisation, selon une Xerfi. Toutefois "l'énergie hydrolienne semble bel et bien avoir une longueur d'avance sur les énergies houlomotrice, osmotique et thermique des mers", modère Thibaud Brejon de Lavergnée. Concernant l'hydrolien, des projets ont été développés au Raz Blanchard (Basse-Normandie) et à Fromveur (au nord de la mer d'Iroise, dans le Finistère).
Lors d'un déplacement à Cherbourg le 25 février 2013, la ministre de l'Ecologie Delphine Batho a présenté les "premières mesures concrètes pour accélérer l'émergence des énergies marines". Un appel à manifestation d'intérêt devrait également être lancé en mars.
5 nouveaux démonstrateurs
La création de France Energies Marines a également permis " de structurer un ensemble d'acteurs (grands groupes, start-up, opérateurs institutionnels) autour d'une plateforme technologique et expérimentale", pointe Xerfi dans son étude. A travers cette structure, cinq démonstrateurs devraient se développer (deux devraient être lancés en 2013 : le site de Bordeaux (Aquitaine) pour l'hydrolien et la zone du Croisic (Pays de la Loire) pour l'énergie houlomotrice).
"Étant à un stade de développement préindustriel avancé, l'hydrolien attire par conséquent les convoitises d'équipementiers de l'industrie hydraulique et navale", explique Xerfi. Plusieurs opérations réalisés entre 2012 et 2013 ont permis d'identifier 4 principaux groupes de ce secteur. Ainsi Andritz Hydro, l'un des leaders mondiaux de la fabrication d'équipements et systèmes hydrauliques, a opéré une prise de participation majoritaire dans le Norvégien Hammerfest Strom. DCNS a procédé à une montée dans le capital de l'Irlandais Open Hydro à hauteur de 59,7%. Autre opération notable : le rachat de 45% puis la prise de participation majoritaire de l'Allemand Siemens dans la start-up irlandaise Marine Current Turbines. Enfin, Alstom a racheté Tidal Generation Ltd (TGL), filiale du groupe Rolls-Royce.