Fin septembre 2020, le parc français d'énergies renouvelables électriques atteignait 56,5 GW. Suivant cette trajectoire, il devrait atteindre 57,7 GW fin 2020, soit 2,8 GW de plus qu'en 2020, estime le baromètre des énergies renouvelables électriques (1) , publié par Observ'er, l'Ademe et la FNCCR (2) , le 11 janvier. Soit un volume équivalent à celui de 2019, ce qui peut être perçu comme une bonne ou une mauvaise nouvelle. Une bonne car, malgré la crise sanitaire, le rythme de déploiement n'a pas faibli. Une mauvaise car ce rythme est insuffisant pour atteindre les objectifs nationaux fixés à l'horizon 2028. Le retard pris va être difficile à rattraper, estime Frédéric Tuillé, responsable des études d'Observ'er.
Quatre-vingt neuf pour cent des nouvelles capacités installées sont éoliennes ou photovoltaïques. Or, au rythme actuel, l'éolien terrestre devrait marquer un décrochage de 3 ou 4 GW en 2028 par rapport aux objectifs fixés. Le photovoltaïque est déjà en décrochage par rapport aux objectifs intermédiaires pour 2023.
En additionnant les objectifs que se fixent les régions françaises dans les schémas régionaux d'aménagement et de développement durable (Sraddet), « on observe de belles ambitions pour le photovoltaïque et des ambitions moindres pour l'éolien », indique Frédéric Tuillé. Pour le solaire, les objectifs nationaux 2028 devraient être atteints, voire dépassés. En revanche, en additionnant les ambitions régionales dans l'éolien pour 2030, on obtient un volume inférieur à celui attendu à l'échelle nationale pour 2028.
« Il faut sans doute repenser l'approche des projets renouvelables. Plusieurs barrières ont été identifiées. L'acceptabilité sociale va jouer un grand rôle dans les années à venir », analyse Frédéric Tuillé.