David Augeix, directeur régional Sud d'EDF EN, reste assez discret sur la technologie de ces éoliennes furtives, secret industriel oblige… Toutefois, il s'agit de matériaux absorbants qui permettent de réduire la portée des échos qui parasitent les radars, une technologie développée au sortir de la seconde guerre mondiale pour rendre les avions militaires "invisibles".
Cette technologie entraîne un surcoût d'environ 10%. Un surcoût qui devrait légèrement baisser selon David Augeix : "Grâce à ce parc, les surcoûts liés aux efforts de recherche et de développement, supportés par les partenaires industriels, ne seront plus reproduits. Ici, en Languedoc Roussillon, avec le meilleur gisement éolien de la métropole, l'opération est rentable".
Pas sûr néanmoins que cette rentabilité soit effective à chaque fois, surtout avec une maintenance un peu plus spécifique que d'ordinaire mais difficilement chiffrable pour l'instant.
Pour autant, le potentiel de l'éolien terrestre augmente avec cette technologie : de nombreux projets bloqués pourraient aujourd'hui voir le jour, il y en aurait en tout pour 6.000 mégawatts !
Des éoliennes furtives et un territoire à énergie positive
Ce parc de 96 MW va produire l'équivalent de la consommation électrique de 120.000 habitants, soit la population de Perpignan. L'objectif de Perpignan Méditerranée, communauté d'agglomération qui regroupe 36 communes, est de devenir la première agglomération à énergie positive d'Europe. Elle détient déjà la plus grande centrale photovoltaïque intégrée au bâtiment d'Europe, d'environ 9 MW. Avec ces 35 éoliennes supplémentaires, ce territoire devrait pouvoir produire plus d'électricité qu'il en consomme (consommation électrique résidentiel, hors chauffage électrique) d'ici fin 2015 ! Il faut dire qu'avec un vent qui souffle 220 jours/an et un soleil qui brille 300 jours/an, le territoire profite des conditions idéales pour le développement des énergies renouvelables.