Le California Air Resources Board a annoncé fin juin un report d'un an de l'ouverture du marché californien d'échange de quotas d'émissions de gaz à effet de serre (GES). Le projet prévoyait qu'en 2012 quelque 600 usines, principalement des centrales électriques, des cimenteries et des raffineries, soient soumises au marché carbone. En 2015, toutes les entreprises des secteurs visés devaient être intégrées au marché.
Selon, Mary Nichols, président du California Air Resources Board, se report est justifié par le retard pris par l'administration et il vise à "assurer que tous les éléments soient bien en place et opérationnels." Il s'agit pour les officiels de mettre à profit l'année 2012 pour "roder" les mécanismes prévus par le marché carbone. Cependant, les analystes sont partagés sur l'avenir même de ce marché.
Report ou abandon ?
Certains estiment que le marché ouvre bel et bien au 1er janvier 2012, même si les entreprises n'ont pas à rendre compte de leurs émissions avant 2013. Pour ces analystes, les entreprises qui reporteraient leur programme de réduction de leurs émissions, au motif qu'elles n'ont pas à se conformer aux objectifs fixés pour 2012, devraient faire un effort plus important par la suite car les objectifs restent inchangés.
Plus pessimistes, certains notent que ce report est lié à de multiples recours en justice, portés par des industriels mais aussi par des associations environnementales. Ainsi, en mars, un juge estimait que la Californie n'avait pas suffisamment étudié les alternatives au marché carbone, remettant en cause la solution retenue par les autorités. L'administration a fait appel de la décision, préservant ainsi la possibilité de poursuivre la mise en œuvre du programme. Reste qu'une menace sérieuse pèse sur le futur marché carbone californien.
La loi Global Warming Solutions Act (AB 32), définitivement adoptée en septembre 2006, a fait l'objet d'une opposition virulente. En novembre 2010, les électeurs avaient rejeté une proposition visant à suspendre l'application de la loi.