Lors d'un petit déjeuner de presse, ce 9 avril, le directeur général délégué de l'Ademe, Fabrice Boissier, est revenu sur l'étude 100% énergies renouvelables réalisée par les experts de l'agence, qui a fuité la veille. Censée être présentée lors du colloque sur les ENR organisé par l'Ademe les 14 et 15 avril, cette étude a finalement disparu du programme. "C'est à ce stade un document de travail que nous avons soumis à échange avec les parties prenantes depuis janvier. Ses hypothèses sont à consolider", justifie Fabrice Boissier.
Interrogé sur les éventuelles pressions qu'aurait subit l'agence, il a indiqué que ce n'était "qu'une étude scientifique et technique", destinée à identifier les obstacles dans l'hypothèse d'un fort développement des énergies vertes. "Elle n'a pas vocation à alimenter une politique énergétique, elle n'a aucun agenda politique", a-t-il ajouté, rappelant que, dans ses scénarios prospectifs à horizon 2030 et 2050, l'Ademe tablait respectivement pour un développement à 35% et 55% des ENR.
"Jusqu'ici, très peu d'études ont vraiment, au sens technique, étudié les conséquences d'un développement des ENR au-delà de 40%", explique également Damien Siess, directeur adjoint Production et énergies durables. "Il faut que notre étude soit solide, on ne veut pas présenter un document dont on pourrait remettre en cause les hypothèses".
Parmi les points que l'Ademe souhaite consolider, la maîtrise de la demande d'énergie est centrale. L'étude mise sur un fort pilotage de la demande (1) (ballons d'eau chaude, usages domestiques blancs, recharges électriques). L'Ademe souhaite étudier les conséquences d'un scénario tablant sur une flexibilité moindre.
De même, "certaines technologies sont à développer. Nous avons tablé sur une hypothèse de coût moyenne, ni trop optimiste, ni trop pessimiste, en nous basant sur la bibliographie existante. Nous souhaitons étudier une autre variante". L'étude estime en effet que les coûts d'un passage à 40% d'ENR ou 100% en 2050 sont quasiment équivalents.