Réalisée par CE Delft, cabinet néerlandais à but non lucratif spécialisé en environnement, l'étude s'intéresse aux profits réalisés entre 2005 et 2008 par plusieurs secteurs industriels couverts par l'ETS grâce à leurs quotas de CO2. Conclusion : les entreprises intensives en énergie ont bel et bien répercuté le coût des quotas de CO2 dans le prix des biens qu'elles ont produits, alors que ces quotas leur ont été alloués gratuitement.
''C'est particulièrement le cas pour les produits des secteurs du fer, de l'acier et de la raffinerie'', constate l'étude. Cette évidence est ''moins accablante'' pour les produits pétrochimiques. Bien que l'amplitude totale de ces ''profits tombés du ciel'' soit difficile à cerner, leur montant s'éleverait jusqu'à 14 milliards d'euros en 4 ans, rien que pour les 3 premiers secteurs cités !
''Ce sont ces mêmes secteurs qui aujourd'hui exercent un fort [lobbying] au niveau européen pour empêcher le passage à un objectif de réduction des émissions européennes plus ambitieux, de -30% pour 2020, au lieu des -20% actuels et qui plaident pour davantage de quotas gratuits à partir de 2013'', estime le Réseau action climat, qui a relayé l'étude jeudi 20 mai.
De leur côté, les auteurs de l'étude appellent à une réévaluation de la manière dont seront alloués les quotas de CO2 pour la troisième phase de l'ETS. Près de 164 secteurs industriels européens devraient continuer à bénéficier de quotas gratuits en 2013.
Le 20 mai, les Verts européens ont aussi présenté une étude montrant que le risque de délocalisation de l'industrie européenne à cause de la réglementation européenne sur le climat était largement surestimé.
Article publié le 21 mai 2010