Dans une étude menée conjointement pendant plus de trente ans, et publiée le lundi 20 juin 2022 dans la revue Annals of Forest Science, l'Inrae et l'ONF montrent que les populations d'arbres provenant des régions ayant une forte tradition de sylviculture ont une meilleure combinaison de caractères écologiques et sylvicoles. Dans ces travaux, il s'agissait d'identifier les meilleures sources de graines pour des plantations plus résistantes aux climats futurs. Les scientifiques ont ainsi observé 110 populations de chênes sessiles, en France comme en Europe. Les 70 populations françaises se trouvent sur quatre sites expérimentaux dans la Sarthe, le Cher, la Nièvre et la Moselle. Depuis la sécheresse de 1976, qui a eu pour conséquence une hausse de la mortalité des arbres forestiers, les scientifiques ont voulu étudier l'évolution de la survie, la croissance, la forme, l'adaptation aux variations climatiques et la variabilité génétique des chênes.
L'équipe de recherche a trouvé que les populations présentant des caractères et des variations génétiques similaires ne se regroupaient pas en fonction de leurs « régions de provenance » (zones définies par leur homogénéité climatique), mais par leur provenance de régions ayant connu une longue tradition sylvicole. Ainsi, des zones comme le Bourbonnais, le Berry et le bassin de la Loire ont bénéficié de nombreux siècles de sélection caractéristique par l'homme. Les scientifiques ont ensuite identifié 34 populations de chênes sessiles, sources de graines, adaptées aux forêts dans les conditions climatiques futures. Les chercheurs soulignent aussi l'importance de mélanger les sources de graines afin d'œuvrer au maintien de la diversité génétique des plantations.