Malgré les nombreuses déclarations du Président de la République (1) et du Premier ministre excluant toute exploitation des gaz de schiste en France, le sujet n'a pas fini d'être débattu. Tandis que l'Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques planche sur les techniques alternatives à la fracturation hydraulique, la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale a décidé de lancer, ce 17 juillet 2013, une mission d'information "sur l'impact du gaz de schiste sur le marché du gaz et sur l'équilibre de nos systèmes européens de production et de distribution d'énergie (stockage, marchés spots, contrats long terme…)".
Selon François Brottes (député PS, Isère), qui préside cette commission, "il ne s'agit en aucun cas de remettre une pièce ou de ré-ouvrir le débat sur les gaz de schiste en France. Mais au même titre que la catastrophe de Fukushima a impacté la filière nucléaire ou que certains conflits armés ont une influence directe sur l'économie du pétrole, l'avènement d'une exploitation massive des gaz de schiste en Amérique du Nord est un élément de contexte dont il faut mesurer les conséquences". Les députés souhaitent "établir un diagnostic sur l'impact que cette exploitation récente des gaz de schiste américains a très concrètement aujourd'hui, sur la filière gaz en France, sur ses conditions d'exploitation, mais aussi sur les autres sources d'énergies en France et en Europe".
Démarrée à la fin des années 2000, l'exploitation du gaz de schiste s'est rapidement déployée aux Etats-Unis. Cette ressource représenterait désormais plus de 20% de la production américaine de gaz naturel, qui a fait un bond de 30% sur la même période, estime l'Agence d'information sur l'énergie américaine. Résultat : les Etats-Unis sont devenus en 2010 premier producteur mondial.
Cette exploitation a permis de relancer l'économie américaine et de relocaliser certaines activités, grâce à la baisse du prix du gaz qui serait désormais trois fois moins élevé que le prix du gaz en Europe…