Les collectivités doivent repenser la gestion de leur patrimoine : c'est le constat qui émerge d'une étude de l'agence de l'eau Rhône Méditerranée Corse. Elle s'est penchée sur les pratiques d'amortissement de 197 services d'assainissement, représentant 5% des services d'assainissement des bassins Rhône-Méditerranée et Corse.
L'Agence déplore que seul un quart des services provisionne le renouvellement de leur patrimoine et 8% l'amortit selon des durées en phase avec la durée de vie estimée des équipements - ou par des provisions complémentaires en vue des travaux.
Le ministère de l'Ecologie estime pourtant à près d'1,5 milliard d'euros par an, dont 350 millions en Rhône-Méditerranée, les travaux nécessaires pour réduire les fuites dans les réseaux d'eau potable.
"Les collectivités doivent mobiliser au mieux les outils comptables et financiers dont elles disposent pour dégager suffisamment de moyens financiers pour faire face à ces enjeux, alerte l'Agence dans un communiqué, le rural s'approche d'un mur de l'investissement alors que son patrimoine vieillit dangereusement". L'étude montre toutefois que 90% des stations d'épuration de plus de 40 ans traitent moins de 1.000 équivalent-habitants.
En première réponse, dans une note d'analyse publiée en avril, le conseil d'analyse stratégique (CAS) préconisait "le développement de la gestion intercommunale des services d'eau et d'assainissement". La dispersion des services de l'eau atteint des niveaux records en France : aujourd'hui près de 35.000 services coexistent.