"Aujourd'hui, la technologie hydrolienne est à un tournant : elle sort de la R&D pour entrer dans une phase industrielle et pré-industrielle. Le marché est d'ores et déjà mondial", analyse Thierry Kalanquin, directeur de la division énergies et infrastructures marines chez DCNS. Pour preuve, l'entreprise devrait installer dès cet été deux turbines dans la baie de Fundy au Canada et se porter candidate pour une ferme pilote au Japon. En France, DCNS a déjà immergé, avec EDF EN, deux hydroliennes au large de Paimpol-Bréhat et est également partenaire de Normandie Hydro (1) (14 MW), l'un des deux projets de fermes pilotes prévus à l'horizon 2018 au raz Blanchard.
"Ce site est pour l'heure le seul site français que l'on sait exploiter de manière compétitive, car il possède de très forts courants, explique-t-il. Probablement, d'ici dix ou vingt ans, on saura exploiter d'autres sites". Selon lui, sur les 3 à 4 GW de gisement estimés au raz Blanchard, 1,5 MW seraient exploitables économiquement aujourd'hui. A l'échelle mondiale, 50 des 100 GW de gisement son exploitables économiquement avec les technologies actuelles. "DCNS vise une part de marché de 20 à 25%, indique Thierry Kalanquin. Pour lancer le marché français, il faut que l'appel d'offres pour des fermes pré-commerciales soit lancé au plus tard en 2017, pour un minimum de 300 MW de puissance installée, qui est le seuil de rentabilité".