En déplacement en Bretagne, le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot a affirmé, le 29 août à l'agence Agra Presse, que la France votera contre le renouvellement de l'autorisation pour dix ans, proposée par la Commission européenne, de l'herbicide glyphosate dans l'Union européenne.
Fin juin 2016, la Commission européenne avait déjà prolongé de 18 mois l'autorisation du glyphosate jusqu'à fin 2017, faute d'accord trouvé par les Etats membres. Les représentants de la France et Malte avaient alors voté contre ce renouvellement. Sept pays s'étaient abstenus : Allemagne, Autriche, Bulgarie, Grèce, Italie, Luxembourg et Portugal.
L'annonce de Nicolas Hulot intervient après une étude d'un toxicologue allemand dénonçant, à son tour, l'évaluation de l'impact du glyphosate sur les cancers de rongeurs, menée par les agences européennes. Le commissaire européen la santé et à la sécurité alimentaire Vytenis Andriukaitis estime "qu'il n'y a aucune raison de remettre en question les évaluations basées sur des faits scientifiques" sur la sûreté du glyphosate mais recommande d'interdire le coformulant POE-tallowamine dans les produits à base de glyphosate. Il propose aussi de réduire l'utilisation du glyphosate dans les parcs publics et avant la récolte. La position de la France doit être communiquée début septembre à l'Union européenne.
François Veillerette, porte-parole de Générations futures, se réjouit "de la position ambitieuse" de la France. "Le vote final devrait se tenir les 5 ou 6 octobre, et quoi qu'il arrive avant le 31 décembre, date d'expiration de l'autorisation provisoire accordée par la Commission, il va donc falloir que d'ici là le gouvernement français réussisse à convaincre d'autres Etats membres à le rejoindre sur cette position. Les citoyens européens et les ONG comptent sur lui pour montrer la voie ! ", ajoute-t-il.