Suite à deux plaintes déposées par la fédération France Nature Environnement (FNE) les 3 avril 2017 et 9 juin 2017, le jury de déontologie publicitaire (JDP) a conclu, le 21 août, au non-respect par les constructeurs automobiles Honda et Suzuki des règles de la déontologie publicitaire.
En cause : des visuels publicitaires que les deux constructeurs avaient ajouté sur leurs sites internet respectifs, sur lesquels on pouvait voir deux voitures. Pour Honda, le véhicule Honda Civic 5 au sommet d'un canyon dans une vallée désertique monumentale, et pour Suzuki, le véhicule S-Cross au bord d'un plan d'eau montagnard, sur un espace caillouteux.
Dans son avis concernant Honda (1) , le JDP a estimé que le visuel figurant sur le site de l'annonceur, montrant un véhicule à moteur stationné en milieu naturel, "qui n'est pas positionné clairement sur une voie ouverte à la circulation, n'est pas conforme" aux dispositions de la recommandation "Développement durable" de l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (2) (ARPP).
Concernant Suzuki (3) , si la présentation de véhicules motorisés dans des espaces naturels est "admise en publicité, ceci n'est possible que si elle est organisée de façon à montrer que le véhicule en cause se trouve sur une voie ouverte à la circulation", a indiqué le JDP. Or, ne pas respecter "cette règle relaie une représentation de comportements contraires à la protection de l'environnement et à la préservation des ressources et les banalise", a ajouté le jury. Ce visuel ne respecte donc pas les dispositions précitées de la recommandation "Développement durable" de l'ARPP.
"Les avis rendus par le jury dans ces deux affaires vont dans le bon sens : celui du respect des règles de déontologie publicitaire et de la législation environnementale. Ils sonnent comme des avertissements adressés aux grandes entreprises, un rappel de leurs obligations, et du fait que leurs campagnes publicitaires ne sont pas neutres de conséquences sur le milieu naturel", se félicite FNE.
Les deux constructeurs ont retiré les publicités de leurs sites, a confirmé FNE, qui n'envisage pas pour l'heure de saisir le tribunal de grande instance.