En attendant que la France produise suffisamment d'hydrogène « vert », Philippe Boucly, président de l'association France Hydrogène, suggère de recourir à l'importation. « Si l'hydrogène produit est moins cher à l'importation que localement, cela permettrait d'accélérer la décarbonation de l'industrie, la mise en place d'infrastructures pour la mobilité et de développer les usages », a-t-il souligné lors du salon Hyvolution 2022 (voir la vidéo).
Recourir à l'importation n'a néanmoins de sens que si l'énergie consommée dans le pays exportateur pour produire de l'hydrogène est renouvelable et bon marché. En ce sens, Philippe Boucly recommande de s'adresser à des pays « très ensoleillés ou venteux, comme le Chili, le Maroc, la Namibie, l'Australie, les pays du Golfe ou même l'Islande où le prix du mégawattheure demeure de l'ordre de 10 à 20 euros ». Transporter l'hydrogène est un autre défi.
La réaffectation de gazoducs existants ne suffira pas au-delà d'une distance de 2 000 ou 3 000 kilomètres. Il faudra soit convertir l'hydrogène sous forme d'ammoniac, de méthanol ou de liquides organiques vecteurs d'hydrogène (LOHC), soit le transporter sous forme liquide, à –253 °C. « Un premier bateau de 1 250 m3 existe déjà, mais un accord a été trouvé entre la société française GTT et Shell pour en mettre un à l'eau de 10 000 m3 à l'horizon 2027 ou 2028 », avance Philippe Boucly.