Le ministère indien de l'Energie annule quatre projets de centrales à charbon d'une capacité totale de 16 GW, soit l'équivalent de près de neuf fois la puissance de la centrale nucléaire de Fessenheim. Une décision que le gouvernement indien explique par sa volonté de cesser ses importations de charbon afin de réduire les coûts de son électricité. En avril dernier, les importations ont ainsi baissé de 15% par rapport à leur niveau d'avril 2015. Or, planifiées depuis huit ans, ces quatre centrales auraient requis l'utilisation de 46 millions de tonnes de charbon supplémentaires par an, dont la moitié aurait été importée, selon l'Institute for Energy Economics & Financial Analysis (IEEFA).
Par cette annulation, le pays affiche aussi son ambition d'accélérer sa transition énergétique. Le ministère indien des Energies renouvelables s'est ainsi fixé comme objectif une capacité renouvelable supplémentaire de 16,7 GW, dont 12 GW pour le solaire et 4 GW pour l'éolien. S'y ajoute la mise en œuvre de programmes d'efficacité énergétique visant à freiner la croissance de la consommation énergétique.
Toutefois, le ministre indien de l'Energie maintient le projet de trois autres centrales à charbon nouvelle génération prévues pour 2020. D'une puissance cumulée de 12 GW, elles ont pour but d'accélérer la fermeture des unités les plus polluantes.
Selon le cabinet S&P Global Platts, la dépendance de l'Inde au charbon dans la production d'électricité devrait passer d'un pic à 75% en 2015 à 69% en 2020 avant de tomber à 60% en 2030. Pour l'IEEFA, ce niveau sera atteint dès 2025.