Le 15 août vers 5 heures, une soixantaine de ''faucheurs volontaires'' ont arraché 70 porte-greffes transgéniques de vigne plantés au centre de Colmar afin de tester leur résistance à une maladie de la vigne, le court-noué, a précisé l'Inra dans un communiqué.
Autorisée en 2005 pour une période de 5 ans, cette expérimentation avait déjà été ''saccagée par un individu isolé en septembre 2009'', a rappelé l'Institut qui avait obtenu au printemps l'autorisation de reprendre ses recherches. L'institut a de nouveau porté plainte.
Selon la Confédération paysanne, l'essai de Colmar est une opération ''destinée à faire accepter, par les viticulteurs et les citoyens français qui n'en veulent pas, les recherches sur la mise au point de plantes transgéniques cultivées dans les champs'', a-t-elle indiqué en demandant '' l'arrêt de toute poursuite contre les faucheurs volontaires''. ''Sans fleurs ni raisins qui n'auraient pu être laissés qu'en milieu confiné, cet essai ne pouvait en effet donner aucun résultat scientifique valable sur les risques de transmission de l'OGM au raisin et au vin, ni sur son efficacité dans la lutte contre le court noué après la floraison de la vigne'', souligne-t-elle.
De son côté, l'Inra estime que ces faucheurs ''contribuent, en s'attaquant à ce travail de la recherche publique, à répandre la peur en évoquant des risques environnementaux qui n'existent pas sur cet essai'', en soulignant que ''des conditions strictes ont été prévues pour éviter tout risque de dissémination des gènes : les porte-greffes ne produisaient pas de fleurs et les inflorescences du greffon étaient éliminées avant floraison ; une bâche installée dans le sol retenait par ailleurs les nématodes, vers évoluant dans les racines de la vigne et qui transportent le virus du court-noué , a expliqué l'Institut.
Dans un communiqué commun, les ministres du Développement durable, de la Recherche et de l'Agriculture ont également ''condamné fermement'' la destruction volontaire des pieds de vigne transgénique. Ils se sont dits ''choqués de cet acte de dégradation scandaleux contre un essai exemplaire'' et affirment que ''ces recherches, menées dans la plus grande transparence, ne représentaient aucun risque, ni pour la sécurité sanitaire, ni environnementale''.