Selon le communiqué de la préfecture, des analyses effectuées sur plusieurs espèces (brème, brochet, carpe, gardon, mulet, sandre et écrevisse) montrent que, dans 61% des cas, les concentrations en polychlorobiphényles (PCB) sont supérieures aux normes en vigueur. Certains prélèvements ont mis en évidence une contamination très supérieure au seuil maximum réglementaire de la somme des PCB et dioxines, selon la préfecture. Une consommation réitérée des poissons de la Seine peut constituer un risque pour la santé humaine, précise-t-elle.
Ces analyses ont été réalisées dans le cadre d'un plan de contrôle demandé par l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) de la contamination par les PCB des produits de la pêche en eau douce. Une interdiction comparable avait déjà été prise début février dernier mais ne concernait que les seules anguilles adultes de l'estuaire de la Seine.
Pour la fédération France Nature Environnement (FNE), la décision prise en Haute-Normandie était malheureusement prévisible. Depuis deux décennies les concentrations de PCB dans les sédiments sont extrêmement élevées non seulement dans la Seine et dans le Rhône mais aussi dans la Moselle, le Rhin et la Somme, souligne Alain Chabrolle, de la Fédération Rhône Alpes de Protection de la Nature (FRAPNA).
La FNE demande d'analyser la baie de Seine en ciblant prioritairement coquillages et poissons, ainsi que la tenue d'un comité scientifique et technique au niveau national avant la fin de l'année 2008, selon le modèle du comité ''Rhône''.