Selon l'AEE, ces réductions seraient dues majoritairement à des baisses d'émissions des principaux secteurs contributeurs à savoir la production d'électricité et de chaleur, les ménages et les services et les transports routiers. Une réduction de l'utilisation du charbon pour la production d'électricité et de chaleur serait ainsi la cause principale de cette réduction. Les économies de GES des ménages et des services doivent encore être analysées mais ils semblent qu'elles soient dues aux conditions climatiques. Quant au secteur des transports routiers, la diminution des émissions semble être due à la fois à une baisse de la consommation de carburant et à une plus grande utilisation des voitures diesel.
D'après les données du rapport, trois pays se sont particulièrement illustrés. L'Allemagne, la Finlande et les Pays-Bas semblent avoir contribué à la plupart des réductions de l'UE-15. En Allemagne, le passage du charbon au gaz pour la production d'électricité et de chaleur est l'une des raisons principales de la diminution des émissions. En outre, les émissions des transports routiers et des ménages et des services ont diminué sensiblement. En Finlande et aux Pays-Bas, la réduction des émissions est principalement due à une diminution substantielle de l'utilisation des combustibles fossiles dans la production d'électricité et de chaleur.
Concernant l'UE-27**, l'AEE annonce que les émissions de GES auraient diminué de 8% depuis 1990 principalement grâce à la fermeture de nombreuses usines polluantes dans les nouveaux Etats membres.
Ces données compilées par l'AEE proviennent des déclarations annuelles des États membres mais ce ne sont que des informations préliminaires. Regroupées dans « l'inventaire annuel 1990-2005 des gaz à effet de serre de la Communauté européenne et l'inventaire de l'année 2007 », les données ont été transmises officiellement au Secrétariat de la convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique (UNFCCC) qui doit les valider. L'AEE a pris la décision de publier plus tôt les principales informations du rapport en raison de l'intérêt croissant du public et des politiques pour la question du changement climatique. Mais la Professeur Jacqueline McGlade, Directeur Executif de l'AEE se veut prudente : la baisse des émissions, bien que ce soit positif, doit être regardée dans le contexte. Elle représente une diminution seulement sur un an et peut ne pas être représentative de la tendance sur une plus longue période, explique-t-elle.
Cependant, ce rapport semble suffisamment précis et complet pour apprécier ses résultats au regard des objectifs du protocole de Kyoto. Rappelons que l'Europe des 15 s'est engagée à réduire de 8% ces émissions de GES par rapport à 1990 entre 2008 et 2012. Donc même si pour l'instant le reporting actuel n'est pas encore pris en compte pour vérifier la conformité au protocole, il donne une idée des efforts qu'il reste à mener d'ici 2012. Il permet également d'améliorer chaque année un peu plus la précision et l'exhaustivité des données.
L'Agence Européenne de l'Environnement prévoit de publier les informations complètes à la mi-juin.
*UE-15 : Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, France, Allemagne, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal, Espagne, Suède, Royaume-Uni.
**UE-27 : Autriche, Belgique, Bulgarie, Chypre, République Tchèque, Danemark, Estonie, Finlande, France, Allemagne, Grèce, Hongrie, Irlande, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Roumanie, Slovaquie, Slovénie, Espagne, Suède, Royaume-Uni.