1,6 milliard d'euros, c'est le montant que les établissements industriels de vingt salariés ou plus ont dédié en 2015 à des investissements ou études pour protéger l'environnement. L'Insee note une diminution globale de 1% comparée à 2014. Elle s'explique par une légère baisse des investissements, de 2% (1,3 milliard d'euros), après 3% en 2014, tandis que le montant consacré aux études reste stable (267 millions d'euros). En 2013, la baisse des investissements globaux constatée était de 3%, signant la fin d'une embellie notée sur trois années consécutives.
Ces résultats sont le fruit de l'enquête annuelle (1) sur les investissements dédiés à l'environnement menée sur un échantillon de 11.025 établissements des secteurs des industries extractive, manufacturière et de la production et distribution d'électricité, de gaz, de vapeur et d'air conditionné implantées en France.
Le secteur de l'électricité investit fortement dans les études
Quatre secteurs concentrent 71% des investissements pour la protection de l'environnement : l'énergie (391 millions d'euros), la métallurgie et l'industrie des produits métalliques (275 millions d'euros) ainsi que l'agroalimentaire (260 millions d'euros) et la chimie (215 millions d'euros). "Les sommes destinées aux investissements et aux études sont naturellement plus élevées pour les activités susceptibles d'avoir des impacts importants sur l'environnement", rappelle l'Insee.
L'enquête constate qu'"à lui seul, le secteur de l'énergie, et plus particulièrement celui de l'électricité, finance près de la moitié des dépenses d'études réalisées dans les établissements industriels pour protéger l'environnement".
Des investissements pour se mettre au pas de la loi de transition énergétique
La majeure partie des investissements concerne la protection de l'air. Près de 39% des budgets des industriels ont été fléchés dans des dispositifs d'amélioration de la qualité de l'air, soit 337 millions d'euros, ou de limitation des émissions de gaz à effet de serre, soit 182 millions d'euros. Les objectifs de la loi de la transition énergétique pourraient expliquer ces dépenses. Ils impliquent une diminution de 40% des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030, par rapport à 1990.
Les autres investissements importants se répartissent dans les domaines suivants : eaux usées (251 millions d'euros), sols (173 millions d'euros) et déchets non radioactifs (166 millions d'euros). Les dépenses liées aux bruits et vibrations (2) ne représentent que 29 millions d'euros.
Si près de 40% des investissements (455 millions d'euros) sont consacrés aux traitements des pollutions, l'enquête montre que les établissements industriels se focalisent dorénavant sur la prévention des pollutions. Ces investissements comptent pour 46% (533 millions d'euros). "Ce qui traduit une volonté des établissements d'agir en amont du processus de production", note le rapport de l'Insee. Une tendance qui ne cesse d'augmenter depuis 2013.