Les ressources énergétiques de l'Islande proviennent principalement de deux sources naturelles : les précipitations pour l'hydroélectricité et les sources chaudes liées à l'activité volcanique pour la géothermie. Ces ressources ont commencé à être utilisées au milieu du XXème siècle et ont largement contribué au développement économique du pays. Les premières centrales hydroélectriques ont été construites après la Seconde guerre mondiale afin d'alimenter en électricité les usines issues des grands programmes industriels. Par la suite, le développement de l'hydroélectricité est resté directement lié au développement industriel avec notamment la construction d'usines de production d'aluminium.
Du côté de la géothermie, les premières expérimentations ont eu lieu au début du XXème siècle, mais il faut attendre les années 30 pour que cette ressource soit utilisée pour le chauffage urbain. Des tuyaux captent puis transportent la vapeur d'eau depuis les sources d'eau chaude naturelle jusqu'aux espaces habitables. En 1970, 43% des habitations étaient chauffées grâce à cette énergie et en 2005, ce taux atteignait 89%. En conséquence, sur cette même période, l'utilisation des combustibles fossiles comme moyen de chauffage est passée de 50% à 1% et le chauffage électrique ne représente que 10%. Résultat, en Islande, 100% de l'électricité consommée est produite à partir de source renouvelable : 80,9% par l'hydraulique et 19,1% par la géothermie.
Mais ce n'est pas pour autant que l'Islande ne consomme pas d'énergie. La consommation du pays a atteint en 2004 un peu plus de 38 TWh pour 307.000 habitants et continue à augmenter. En comparaison, la France qui bénéficie d'un climat plus clément a consommé en 2006, 453 TWh pour une population de 63 millions d'habitants. Le développement des activités industrielles notamment dans le secteur de l'aluminium est la principale raison de l'augmentation de la demande d'énergie. Ainsi, la construction d'une nouvelle centrale hydraulique a été décidée afin d'alimenter en électricité l'usine d'aluminium à Reydarfjördur, dans l'est de l'Islande. Première par sa capacité de production de 690 MW, la centrale devrait commencer à fonctionner dans le courant de l'année 2007 en même temps que l'usine. La construction d'une autre usine, dans le nord du pays est également à l'étude pour 2010. Pour fonctionner, celle-ci sera alimentée par les ressources géothermiques locales.
Selon les estimations, ces aménagements des parcs hydroélectriques et géothermiques islandais permettront d'augmenter la production d'électricité de 70% entre 2005 et 2007/2008 pour atteindre 14,6 TWh en 2008 contre 8,7 TWh en 2005. Le potentiel maximal de production d'électricité d'origine hydroélectrique islandais est estimé à 30 TWh par an et 20 TWh par an pour la géothermie.
Malgré tout, l'Islande reste encore dépendante des importations de pétrole et de charbon notamment pour les transports et la pêche. C'est pourquoi, afin de devenir le premier pays au monde totalement indépendant des ressources fossiles à l'horizon 2050, le pays concentre ses recherches sur les carburants alternatifs et plus précisément l'hydrogène. Plusieurs tests ont été lancés comme le programme « Ecological City Transport System » ou ECTOS. Depuis 2003, trois prototypes de bus roulent à l'hydrogène dans la capitale Reykjavik. L'essai a été concluant et en 2008, une nouvelle génération de bus plus performants devrait être mise en service. Une prochaine étape consistera à tester le combustible pour l'alimentation des bateaux de pêche, dès 2007. C'est aussi cette année que les premières voitures roulant à l'hydrogène devraient faire leur apparition. Pour l'instant ce système est encore balbutiant et rencontre quelques difficultés techniques comme la transformation de l'hydrogène en énergie utilisable et l'équipement des véhicules en technologies permettant la consommation de l'hydrogène. Malgré tout, les experts islandais estiment développer ce combustible à grande échelle en 2030.
En parallèle, le pays a créé, fin 2006, une agence de l'énergie afin de rationaliser sa consommation énergétique. Son rôle est d'optimiser l'utilisation de l'énergie dans les foyers islandais, bâtiments du secteur public et le secteur industriel, en diffusant une culture d'utilisation rationnelle des ressources énergétiques.
À l'heure où l'énergie devient un enjeu majeur dans les relations internationales, l'Islande semble se démarquer et pourrait ainsi tirer son épingle du jeu. Intéressée par le savoir-faire islandais, une délégation du Sénat français cherche à renforcer la collaboration des deux pays dans le domaine des énergies renouvelables. Le 29 juin dernier un colloque sur les énergies renouvelables fut organisé par le groupe interparlementaire France-Europe du Nord du Sénat en ce sens.