Engagée dans une démarche d'amélioration de la qualité depuis 1998, la direction de la clinique décide de lancer un appel à candidature pour participer à un Comité environnement au sein de la clinique. Trois axes de travail s'y décident : la maîtrise des énergies non renouvelables, une démarche HQE pour toutes les futurs construction et la certification ISO 14001.
Rappelons que l'organisation internationale de normalisation, mieux connue sous le nom d'ISO, a développé plusieurs familles de référentiels pour standardiser les systèmes de management et notamment l'ISO 9001 qui se rapporte au management par la qualité et l'ISO 14001 pour le management environnemental. Ces deux normes fonctionnent sur le principe de l'amélioration continue qui consiste à programmer des actions d'amélioration et à les réactualiser régulièrement en fonction de leur réalisation.
Pour obtenir la certification, la clinique s' est entourée d'un ingénieur environnement et a fait appel à un cabinet d'audit. Concrètement, elle s' est attaquée à la problématique déchet en mettant en place 12 filières de tri : plastique, papier, carton, verre, métaux, pile, déchet d'équipement électrique et électronique (DEEE), déchet d'activité de soins à risque infectieux (DASRI), déchet vert, déchet industriel banal (DIB), et déchet industriel dangereux (DID ou DIS pour spéciaux). Au départ, par exemple, le tri des déchets était perçu comme un boulot en plus. Il a fallu tout réorganiser, penser différemment, pour ne pas rajouter de travail aux employés. Apprendre à organiser son chariot différemment, pour ne pas faire plus d'aller- retours, explique Xavier de Groc, le responsable à la clinique de la mise ne place de la certification. Mais le résultat est au rendez-vous : en six mois la quantité de DASRI, dont le traitement coûte 13 fois plus cher que celui des déchets normaux, a diminué de 10 %.
La deuxième action fut au niveau des achats en intégrant systématiquement le critère environnemental dans la sélection : l'achat de mousseurs a par exemple permis de diminuer la consommation d'eau. La clinique a par ailleurs stocké l'eau issue de la dialyse dans une cuve-tampon de 5.000 litres pour arroser, nettoyer à la vapeur ou faire fonctionner des autoclaves. La clinique propose aussi des menus bio, utilise des peintures sans COV et a fait signer à ses fournisseurs et prestataires une Charte environnementale, dans laquelle ils s'engagent à vendre des produits respectant les normes environnementales.
Un toit végétalisé est aussi prévu pour le projet d'extension du bâtiment ou 40 centimètres de terre vivante fonctionneront comme un isolant naturel sur la toiture, en optimisant la chaleur et la fraîcheur et en minimisant les amplitudes thermiques à l'intérieur du bâtiment. Cette mesure entraîne un surcoût de 25.000 euros, précise la Clinique. Toutefois en 5 ans, les économies de chauffage et de climatisation rentabilisent l'investissement.
Enfin, dans le cadre du Programme Régionale Aquitain pour l'Energie, un objectif de réduction des consommations énergétiques de 20% d'ici à 2009, et des consommations d'eau afin de préserver les ressources naturelles a été défini.
Entre la prise de décision et la labellisation effective de la clinique, deux ans se sont écoulés. L'échange d'expérience à également joué puisque la visite de la clinique Champeau à Béziers, labellisée également ISO 14001, nous a fait gagner deux ans, précise François Gouffrant.
*Clinique indépendante, elle emploie 150 salariés, accueille 25 médecins libéraux et reçoit 6000 patients par an et leur famille.