Le projet de zone d'aménagement concerté (ZAC) du « Cluster des médias » (Seine-Saint-Denis), déclarée d'utilité publique en juillet 2019, n'est pas encore dans les clous du point de vue environnemental. Dans un avis (1) en date du 1er avril 2019, l'Autorité environnementale (Ae) pointe les insuffisances de l'étude d'impact de ce projet d'aménagement, prévu sur une zone de 70 hectares partiellement urbanisée, dans le cadre des Jeux olympiques de 2024. Cette zone doit accueillir le village des médias, de même que les épreuves de tir et de volley-ball.
L'Ae avait rendu un premier avis (2) sur le projet en janvier 2019 au stade de la création de la ZAC. Ce nouvel avis concerne la demande d'autorisation environnementale sollicitée par la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo). Si l'étude d'impact a été « largement complétée sur certains sujets (eau, milieux naturels) », d'autres sujets suscitent des recommandations de la part de l'Ae. Celle-ci réclame la réalisation d'une évaluation des risques sanitaires et des compléments sur la lutte contre les effets d'îlots de chaleur urbains.
« Tout particulièrement, la connaissance encore incomplète de la pollution des sols ne permet pas d'exclure une remise en cause du plan de composition urbaine et, en conséquence, des propositions de l'étude d'impact concernant notamment la gestion des eaux pluviales et le bruit », pointe l'Autorité. Plusieurs incertitudes subsistent en effet sur la pollution des sols, alors que le périmètre de la ZAC comprend un ancien site de stockage d'hydrocarbures du ministère des Armées et plusieurs sites industriels. Dans son avis, l'Ae relève en particulier l'absence d'actualisation de la cartographie des zones de pollution chimique, de même que la non-prise en compte des sites industriels privés.
D'autres sujets présentent également des insuffisances. C'est le cas de l'analyse des incidences du fonctionnement simultané de l'ensemble des sites pendant les JO, ainsi que du scénario énergétique et du bilan carbone de l'opération d'aménagement. « Ils devront trouver réponses à ce stade », prévient l'Ae, puisque le maître d'ouvrage a indiqué qu'il n'envisageait pas une nouvelle actualisation de l'étude d'impact.