Selon l'eurodéputé, ''pour parvenir'' au poste de Présidente du Conseil d'Administration de l'EFSA , Diana Banati aurait ''menti'' en juillet 2008 ''dans sa déclaration d'intérêt en ne se reconnaissant qu'un rôle mineur au sein de l'ILSI'', estime José Bové qui voit une ''omission grave''. ''Elle est en fait Membre du Conseil des Directeurs de ce lobby agro-industriel''.
José Bové précise avoir informé le 14 juillet dernier le commissaire à la Santé John Dalli ''de ce conflit d'intérêts qui empêche l'EFSA de remplir son rôle et de délivrer des opinions scientifiques impartiales''. ''Je lui ai remis en main propre la déclaration d'intérêt de Mme Banati et je lui ai suggéré de proposer rapidement une autre personnalité pour remplir cette fonction. Je l'ai également alerté sur la nature de l'ILSI et sur les intérêts financiers que cet institut défend. Deux mois et demi plus tard, la Commission européenne n'a toujours pas réagi'', a-t-il déploré à l'occasion d'une conférence de presse à Bruxelles.
La déclaration d'intérêt de Diana Banati, publié sur le site de l'EFSA, mentionne pourtant ces activités. Selon José Bové, l'EFSA l'aurait ''modifiée dans la précipitation'' le 28 septembre pour ''réparer cette curieuse omission. Cette pratique est scandaleuse ! ''
Cette affaire remet à nouveau en cause l'indépendance de l'EFSA chargée des avis scientifiques sur les OGM, décriée par les ONG et les partis écologistes. José Bové demande la démission de Diana Banati. L'eurodéputé réclame en outre une réforme de l'EFSA pour la rendre ''totalement indépendante''. Pour Corinne Lepage, eurodéputée membre du Groupe ADLE, ''on ne pourra pas avancer sur le dossier des OGM sans une réforme de l'EFSA et une amélioration de l'évaluation des risques. Il est plus que temps que la Commission et l'EFSA fassent leur travail et présentent des mesures concrètes destinées à garantir l'impartialité de l'expertise européenne''. En décembre 2008, les Etats membres avaient demandé ''un renforcement de l'évaluation environnementale'' des OGM.