C'est à l'unanimité que le Conseil de l'Union européenne a approuvé, lundi 16 octobre, son mandat de négociation pour la COP 28 qui se tiendra à Dubaï (Émirats arabes unis) du 30 novembre au 12 décembre prochains. Les États membres y soulignent l'importance de renforcer considérablement l'ambition climatique mondiale afin de maintenir l'objectif de 1,5 °C, conformément à l'Accord de Paris, tout en soulignant que, collectivement, les contributions déterminées au niveau national (CDN) ne sont pas encore suffisantes.
En conformité avec le paquet « Fit-for-55 », la CDN actualisée de l'UE correspondra, pour sa part, à une réduction de 55 % de ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d'ici à 2030, par rapport aux niveaux de 1990. Les mesures du paquet laissent toutefois espérer un résultat encore plus favorable. Le Conseil souligne la nécessité d'une sortie progressive des énergies fossiles avant 2050, notamment du charbon, mais sans donner de date pour ce combustible.
Il appelle à tripler la production d'énergie renouvelable et, à la satisfaction de la France, à doubler l'efficacité énergétique des pays d'ici à 2030. La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a par ailleurs obtenu que le texte laisse à chacun des pays le choix de son mix : une forme de reconnaissance pour le nucléaire, selon son cabinet. Le texte souligne en outre les efforts croissants de l'UE et des États membres pour mettre en œuvre des stratégies et des plans d'adaptation au changement climatique, y compris dans leurs politiques sectorielles.
En termes d'engagements financiers favorables à l'action climatique, le Conseil a réitéré sa volonté d'obtenir des résultats et, notamment, de parvenir en 2023 à mobiliser les 100 milliards de dollars américains annuels promis, jusqu'en 2025. La propre contribution de l'UE ne sera révélée qu'au cours du mois de novembre prochain. Le Conseil rappelle cependant que l'UE et ses États membres constituent le plus grand contributeur à l'action climatique, à l'échelle internationale. Reconnaissant les efforts déployés par de nombreux pays et institutions pour financer des solutions face aux impacts du changement climatique, les fameux « pertes et dommages », il préconise un renforcement des mécanismes de financement existants, via notamment les banques multilatérales de développement et les institutions financières internationales.
L'UE et ses États membres sont chacun considérés comme une « partie » à la convention, qui en compte 198. La présidence tournante du Conseil, conjointement avec la Commission européenne, représente l'UE lors des sommets internationaux sur le climat.