Le mécanisme dit de développement propre du protocole de Kyoto autorise une entreprise d'un pays industrialisé à engranger des crédits (en tonnes de CO2) au titre d'un investissement mené à l'étranger. Agissant en tant qu'Autorité Nationale Désignée auprès de la Convention Cadre des Nations Unis sur les Changements Climatiques, c'est la MIES qui est responsable de ces agréments en France.
Ce projet, mis en place dans la cimenterie Lafarge d'Arasmeta, située en Inde dans l'Etat du Chhattisgarh, consiste à substituer une partie du clinker qui compose le ciment par des cendres volantes, un sous-produit des centrales thermiques au charbon. Ce procédé permet de réduire les émissions de CO2 liées au processus de fabrication du ciment. Il contribue par ailleurs à faciliter l'élimination des déchets industriels en les valorisant directement dans le processus de fabrication du ciment. Ce MDD contribuera de façon durable à la lutte contre le changement climatique en permettant d'économiser chaque année 70.000 tonnes de CO2, a précisé le groupe.
Le processus de production du clinker, qui précède la fabrication de ciment, génère du CO2 à deux égards, explique le cimentier : lors du chauffage du calcaire à très haute température, où se produit un phénomène physico-chimique qu'on appelle décarbonatation, et par l'utilisation de combustibles fossiles nécessaires pour alimenter les fours. Trois leviers principaux permettent donc à Lafarge de réduire ses émissions de CO2 dans le processus de production du ciment : l'utilisation d'ajouts au clinker, l'utilisation de combustibles alternatifs, et la baisse de la consommation énergétique.
Cette initiative est le troisième MDP de Lafarge. Après le parc éolien mis en service en mai 2005 au Maroc, qui alimente la cimenterie de Tétouan pour 50% de ses besoins en électricité, un autre MDP a été enregistré en avril 2006 en Malaisie, où une partie du charbon utilisé comme combustible a été remplacée par des coques de noix de palmier à huile.
Ces trois projets, à eux seuls, permettent de réaliser une économie d'environ 160.000 tonnes de CO2 par an, souligne Lafarge. D'autres projets de MDP sont actuellement à l'étude et pourraient être annoncés dans les prochains mois.
Ces actions sont menées dans le cadre de l'engagement volontaire pris par Lafarge en 2001 aux côtés de WWF, visant à réduire de 20% ses émissions mondiales de CO2 par tonne de ciment entre 1990 et 2010. A la fin 2006, les actions menées par Lafarge ont eu pour effet une réduction des émissions de CO2 du Groupe par tonne de ciment dans le monde s'établissant à -15% par rapport à 1990, indique le cimentier. Lafarge est la seule entreprise du secteur de la construction répertoriée dans la liste 2007 des 100 multinationales les plus engagées en matière de développement durable.