Ce 29 juillet, le ministère de la Transition énergétique annonce avoir retenu deux zones d'implantation des projets de parcs éoliens en mer, au large de l'île d'Oléron (Charente-Maritime). Il a publié ce vendredi, au Journal officiel, sa décision qui fixe ces zones et prend en compte les conclusions du débat public des projets rendues fin avril 2022.
Pour le premier parc d'une puissance de 1 000 mégawatts (MW), le gouvernement lancera un dialogue concurrentiel avec l'objectif de désigner le lauréat début 2024, en vue d'une mise en service au début des années 2030. Ce parc éolien offshore posé sera situé au large de l'île d'Oléron, à plus de 35 km des côtes, au-delà des limites du Parc naturel marin de l'estuaire de la Gironde et de la mer des Pertuis. « Sa conception prendra en compte les résultats des études environnementales en cours ou à venir et les usages sur l'ensemble de la zone », indique le ministère. La superficie envisagée de ce premier parc est de 180 km2.
Un second parc éolien offshore posé ou flottant
Dans sa décision actant la poursuite du projet, le gouvernement s'engage à demander aux futurs développeurs de proposer des mesures pour limiter les impacts sur la pêche, la biodiversité et les paysages. Le gouvernement va également poursuivre les études techniques et environnementales sur les zones retenues, en concertation avec les acteurs de la façade, et le suivi scientifique du projet.
Au total, les deux parcs permettront de produire un volume d'électricité équivalent à la consommation électrique d'un million six cent mille habitants environ. Soit plus du double de la population de Charente-Maritime.
Une aire marine protégée menacée ?
« Si la zone d'implantation choisie par l'État se situe désormais en dehors du Parc naturel marin (PNM), elle reste néanmoins située au cœur de la zone de protection spéciale (ZPS) « Pertuis Charentais - Rochebonne », une aire marine protégée », dénonce, de son côté, la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). « La mise en œuvre d'un projet éolien de cette envergure dans une telle zone menace donc de nombreuses espèces d'oiseaux protégés, mais également les fonds marins », estime l'association. Elle demande que la « technologie éolienne flottante soit envisagée dès maintenant pour l'implantation de parcs marins en Atlantique Sud, en s'affranchissant des contraintes bathymétriques. Cette option permettrait de déplacer le projet en dehors des routes migratoires (de nombreuses espèces) identifiées et de la zone de protection spéciale, et ainsi de mieux protéger la biodiversité associée ».