Exprimée en voyageurs-km la mobilité en voitures particulières continue ainsi d'augmenter dans la péninsule Ibérique de 3,8% chaque année depuis 1995. Ceci est principalement dû à la forte croissance du réseau autoroutier espagnol, la plus forte du G5 entre 1995 et 2003 (5% par an en moyenne). Parallèlement, le réseau ferroviaire espagnol a la plus faible densité du G5.
Au Royaume-Uni, cette mobilité se stabilise alors qu'elle tend à la baisse en Italie (-0,2%), en Allemagne (-0,3%) et en France depuis 2003. Dans l'hexagone, cette baisse atteint 0,8% et il semblerait que ce soit surtout l'utilisation en ville d'autres modes de transports que la voiture qui en soit la raison. Le développement des offres de transports publics urbain (extension des lignes de métro, développement des lignes de tramway) et interurbain (développement des lignes à grande vitesse et des offres low cost en aérien) et les contraintes liées à l'usage de la voiture en ville (problèmes d'accès, stationnement) y sont pour beaucoup dans cette tendance sans oublier la hausse du prix des carburants depuis 2004. Réduire l'utilisation de la voiture en ville est ainsi le premier geste envisagé par les Européens en réponse à la hausse du prix des carburants. En substitution, les Français optent prioritairement pour la marche à pied et les transports publics alors que les Allemands se reportent sur le vélo.
Parallèlement, le nombre moyen de kilomètres annuels parcourus par véhicule a diminué. Cette tendance devrait s'accélérer dans les années à venir : le Bipe prévoit qu'à l'horizon 2015, en France, le nombre moyen de kilomètres annuels parcourus par véhicule essence baisse de 1,5% par an et celui par voiture diesel de 2%.
D'après un sondage Eurobaromètre réalisé récemment et publié le 26 juillet, la plupart des Européens sont favorables à des mesures qui incitent à utiliser les transports en commun et qui vont dans le sens d'une mobilité plus durable même si la majorité des habitants de l'UE (51 %) mentionnent l'automobile comme leur principal moyen de transport.
Pour la majorité (35 %) des personnes interrogées, le meilleur moyen d'inverser la tendance à l'augmentation des émissions de dioxyde de carbone (CO2) dues au transport routier serait de n'autoriser que la vente de véhicules moins polluants. Pour 30 % des personnes interrogées, en revanche, il faudrait encourager par des incitations fiscales l'achat de véhicules moins gourmands en carburant. Une petite majorité des Européens sont prêts à payer plus pour utiliser un moyen de transport moins polluant (54 %). Toutefois, la plupart des citoyens de l'UE (60 %) désapprouvent l'idée selon laquelle tous les usagers de la route devraient acquitter des péages pour compenser les encombrements et les dégâts environnementaux, alors que 35 % des personnes interrogées sont en accord avec cette proposition.