Alors que des militants anti-OGM ont investi un site du semencier américain Monsanto dans l'Aude, la Ministre de l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet a précisé à l'AFP que le gouvernement mettra en place une nouvelle clause de sauvegarde concernant le MON810 avant la fin février.
Le gouvernement semble vouloir jouer la montre puisque selon la ministre il n'est pas utile de se précipiter par crainte de laisser le temps à la Commission européenne de la remettre en cause. "On sait bien qu'on n'est pas d'accord avec la Commission européenne sur le sujet, c'est pas nouveau, alors prendre la clause en février nous permet de la rendre active sans attendre la réponse de la Commission au titre de l'urgence parce qu'on est juste avant la période des semailles".
Suite à un arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) rendu en septembre 2011, le Conseil d'Etat a annulé en novembre 2011 la clause de sauvegarde sur le maïs transgénique MON 810. Depuis, les associations anti-OGM craignent une reprise des cultures de ce maïs et demandent au gouvernement d'interdire au plus vite la culture du MON810. Elles ne semblent pas convaincues par les subtilités calendaires proposées par le gouvernement. "Entre un hiver particulièrement doux et une volonté affirmée de certains maïsiculteurs de semer des OGM le plus tôt possible, il est probable que des semis soient réalisés de façon précoce", ont expliqué les organisations la semaine dernière, ajoutant que "les producteurs d'OGM ont déjà annoncé une action en référé en s'appuyant sur la décision du Conseil d'Etat de novembre dernier : une suspension qui interviendrait avant le mois de mai permettrait encore de semer du MON810".