Le premier tour des élections municipales 2020, ce dimanche 15 mars, s'est tenu dans un contexte inédit de crise sanitaire liée au Covid-19. Un scrutin marqué par une très forte abstention (55,36 % des électeurs ne se sont pas déplacés), mais aussi par la percée d'un vote vert dans les grandes villes.
Après les bons résultats aux élections européennes de 2019 (13,47 % au niveau national, troisième force politique du pays), le mouvement Europe Écologie-Les Verts poursuit sa progression. Il arrive en tête, en particulier dans plusieurs grandes villes, comme Lyon (28,5 %), Strasbourg (27,87 %), ou Besançon (31,2 %). À Grenoble, le maire sortant Éric Piolle est en tête du premier tour avec 46,67 % des voix.
Plusieurs candidats écologistes se placent en seconde position dans d'autres grandes villes, comme à Toulouse, où Antoine Maurice, à la tête d'une alliance avec la France Insoumise, obtient 28 % des suffrages. À Bordeaux, le candidat écologiste, à la tête d'une coalition de gauche, n'est devancé par la candidate des Républicains que de 95 voix, et obtient 34,38 % des suffrages.
Seule ombre au tableau, le candidat EELV à Paris n'engrange qu'environ 11,2 % des voix, loin des sondages qui le plaçait autour des 15 %. Un score qui ne lui donnera pas davantage de poids dans la majorité, si elle est reconduite.
EELV cristallise le vote écolo
Les signaux étaient positifs avant le scrutin, dans un contexte de prise de conscience généralisée du réchauffement climatique, où cette question fait très souvent la une de l'actualité. Les enquêtes d'opinion montraient des électeurs plus sensibles que jamais aux préoccupations environnementales. Associations et mouvements citoyens se sont emparés des mesures écologiques en publiant tout une série de guides à destination des candidats et élus pour intégrer les enjeux environnementaux à l'échelle territoriale. Dans une élection où tous les candidats ou presque se réclamaient de l'écologie, EELV a bien résisté et semble avoir cristallisé le vote vert.
La crise actuelle du Covid-19, en lien étroit avec un modèle économique mondialisé, a aussi pu favoriser cette vague verte.
Un second tour plus qu'incertain
Mais dans le contexte actuel de crise sanitaire, l'heure n'était pas au triomphalisme. Le sort de ce premier tour est très incertain, au même titre que le maintien du second tour. Un cas inédit dans nos institutions. Yannick Jadot a demandé au Président Emmanuel Macron de « faire prévaloir la santé des Français » et « le report du second tour ».
Un Conseil de défense se tient aujourd'hui à l'Élysée, avant une prise de parole télévisée d'Emmanuel Macron à 20 h 00.