Coup de théâtre pour l'industrie hydrolienne : le 26 juillet, Naval Energies a annoncé mettre fin à ses investissements dans le domaine des hydroliennes et la liquidation de sa filiale irlandaise Open Hydro, considérant que "le marché pour l'hydrolien se ferme". L'entreprise spécialisée dans les énergies marines renouvelables regrette en effet que l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) "ne prévoit, dans le cadre du débat public sur la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), que 100 à 150 MW [de puissance hydrolienne] installé[e] d'ici 2028". Naval Energies se concentrera donc sur ses deux autres activités : les éoliennes flottantes et l'énergie thermique des mers.
Pour Naval Energies, cette situation où les constructeurs ne reçoivent pas d'aides directes pendant les phases de développement, "ne permet pas à l'industrie de financer seule les développements des marchés de production d'électricité". La décision de mettre un terme aux investissements dans ce secteur a été prise le 25 juillet lors du conseil d'administration extraordinaire de Naval Energies, après une discussion avec l'Etat et l'Ademe.
L'entreprise avait pourtant développé la technologie de l'hydrolien jusqu'à la phase de démarrage industriel et venait d'inaugurer son usine d'hydroliennes à Cherbourg (Manche). Les neuf salariés de l'usine disent "regrette[r] cette décision" dans un communiqué. "Elle est la conséquence de l'absence de décisions de l'Etat quant au lancement d'appels d'offres pour l'aménagement de fermes commerciales hydroliennes", déplorent-ils.
Le réseau international Ocean Energy Europe reste optimiste sur le développement de l'hydrolien en Europe malgré cette annonce et encourage la France à soutenir les projets hydroliens dans sa prochaine PPE. "L'hydrolien présente un potentiel industriel significatif", soutient l'organisation qui rappelle que l'Union européenne s'est donné pour objectif d'atteindre un coût de l'énergie hydrolienne de 10€c/KWh d'ici 2030.