Peu d'avancées ont été notées par les observateurs. Aucune esquisse de pré-accord n'est sortie de la semaine allemande, les experts des principales nations préférant adopter leurs postures traditionnelles plutôt que d'aller de l'avant.
Manque d'argent, toujours
Les discussions ont notamment achoppé sur les "contributions déterminées au niveau national" (CDNN). En clair, les aides financières que les pays développés se sont engagés à verser aux pays pauvres susceptibles d'être affectés par les conséquences des changements climatiques. Les pays émergents et les plus modestes attendent ainsi des garanties sur les 100 milliards de dollars que les pays riches doivent leur verser chaque année à partir de 2020.
Ils attendent aussi que soit abondé le Fonds vert pour le climat (FVC). En principe, le Fonds doit recevoir une capitalisation initiale de 10 milliards de dollars avant la fin de l'année. Pour le moment, les promesses de dons atteignent près de 3 milliards, avec la contibution récente de la Suède. Qu'à cela ne tienne, les pays les plus industrialisés exigent toujours, en contrepartie, que les pays émergents (Chine et Inde, notamment) s'engagent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
Quid du Japon ?
Cet attentisme a de quoi inquiéter. Pour tenir le calendrier de négociation prévu, toutes les parties à la convention de l'ONU sur le changement climatique doivent rendre publiques leurs promesses climatiques d'ici le mois d'avril 2015. Or nombre d'entre elles tergiversent. À commencer par le Japon.
L'Empire du soleil s'est fixé, pour le moment, un objectif très faible de réduction d'émission (-3,8% entre 2005 et 2020) et ne promet plus rien pour le Fond vert. Le gouvernement nippon lui préfère les accords de coopération bilatéraux. Tokyo prévoit ainsi d'investir 16 milliards de dollars dans l'aide climatique aux pays les plus démunis qu'il aura choisis.
Techniques de décarbonation de l'économie
Seule petite consolation : les ateliers techniques. Au cours de ces rencontres thématiques, les experts ont fait le point sur les technologies susceptibles d'aider à la décarbonation de l'économie. Deux voies semblent prometteuses : le captage-stockage de gaz carbonique (CSC) et la réduction d'autres gaz à effet de serre que le CO2, tels le méthane, le protoxyde d'azote et les hydrofluorocarbures (HFC).
À ce dernier égard, une réunion des parties au protocole de Montréal doit se tenir à Paris du 14 au 21 novembre prochain. On y parlera réduction des HFC. Ces substituts aux chlorofluorocarbures (CFC) et au hydrochlorofluorocarbures (HCFC) ne sont pas régis par le protocole de Kyoto, bien que leur pouvoir de réchauffement global soit plusieurs milliers de fois supérieur à celui du CO2.
Pour tenter d'en limiter l'usage, certains pays, dont les États-Unis, la Chine et l'Inde, militent pour que le protocole de Montréal (régissant les gaz destructeurs de la couche d'ozone et leurs substituts) limite leur production et leur utilisation.