Le phénomène El Niño
Le phénomène El Niño (Enfant Jésus en espagnol, nommé ainsi par les pécheurs car il se produit généralement après Noël) est l'un des grands perturbateurs du climat. Le déséquilibre du Pacifique qu'il entraîne, créé par un déplacement d'eau chaude de la partie tropicale Ouest vers l'Est, modifie les échanges de chaleur entre océan et atmosphère. Cet intervalle particulièrement chaud et marqué perturbe les écosystèmes mais modifie également le climat de plusieurs continents. Pluies intenses sur le continent centraméricain, hiver doux sur le Canada occidental, sécheresses en Inde et en Australie…
Au cours des 40 dernières années, 9 phénomènes El Niño ont affecté la côte sud américaine. Le dixième est en cours, avec une anomalie de température maximum prévue en fin d'année. Il devrait être moins fort que le phénomène précédent (1997). Chacun de ces événements est par ailleurs différent.
La nécessité de prévoir El Niño
La survenue d'un phénomène El Niño est surveillée attentivement par de nombreuses régions du globe. Les pêcheurs du Pacifique voient leur activité arrêtée, les poissons migrant vers les pôles à la recherche d'une eau plus fraîche. Les agriculteurs des pays proches sont impactés également et doivent adapter leurs cultures. L'arrivée d'un tel phénomène a également des conséquences sur des terres plus lointaines. L'Éthiopie, par exemple, craint une épidémie de paludisme dans les prochaines semaines, favorisée par les hautes températures, attribuables au phénomène actuel El Niño. Les moussons du Pacifique Ouest risquent d'être également perturbées.
El Niño Modoki
Aujourd'hui, le phénomène El Niño évoluerait. Une étude récente révèle qu'un nouveau type d'El Niño se développerait, localisé dans la partie centrale du Pacifique équatorial. Il se caractériserait par un impact spécifique sur la circulation atmosphérique. Il provoque en particulier des sécheresses sévères sur l'Australie et l'Inde en perturbant la mousson. L'étude, qui se base sur l'analyse de onze modèles du GIEC, montre que le réchauffement climatique favoriserait l'occurrence plus fréquente d'El Niño Modoki. La hausse des températures entraînerait une évolution de la thermocline (couche de transition thermique rapide entre les eaux superficielles et les eaux profondes) qui provoquerait à son tour des changements profonds de la dynamique du Pacifique équatorial. D'ici à la fin du XXIème siècle, El Niño Modori pourrait subvenir cinq fois plus souvent que son ''grand frère'' El Niño.