Si le gouvernement maintient ses positions quant à la nécessité de poursuivre le projet de transfert de l'aéroport de Nantes-Atlantique, il tente cependant d'apaiser ses relations avec les associations. Samedi 24 novembre, dans un communiqué commun, Delphine Batho, ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, Frédéric Cuvillier, ministre délégué chargé des transports, de la mer et de la pêche et Stéphane Le Foll, ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt sont revenus sur les points sensibles du dossier. Ainsi concernant les zones humides, ils ont assuré "que le comité scientifique qui sera mis en place dans le cadre de la procédure d'autorisation au titre de la loi sur l'eau sera composé avec toutes les garanties d'indépendance et de transparence, et présidé par un expert scientifique ".
Les trois ministres soulignent également qu'aucune intervention de défrichement sur site ne sera effectuée avant la validation de la commission d'enquête requise le cadre de la loi sur l'eau.
Ronan Dantec, un sénateur Europe Écologie Les Verts (EELV) de Loire-Atlantique, salue la volonté du gouvernement de vouloir garantir l'indépendance de la commission scientifique chargée de valider les mesures compensatoires au titre de la loi sur l'eau. Pour lui, cependant, la transparence des débats nécessite d'y intégrer des représentants qualifiés d'associations de protection de l'environnement opposées au projet. Il souligne également que "ces mesures compensatoires ne sont pas aujourd'hui validées et qu'il s'agit d'une réserve obligatoire dans les conclusions de la commission d'enquête".
Création d'une commission de dialogue
Différents opposants au projet se félicitent de l'annonce de Jean-Marc Ayrault Premier ministre de la création d'une "commission du dialogue dès la semaine prochaine".
Selon EELV "Remettre autour de la table toutes les parties prenantes est évidemment nécessaire et permettra de donner à ce débat toute l'envergure au fond, et toute la clarté dans la forme, qu'il mérite". CAP21 "souhaite que cette démarche de concertation (…) permette de réviser ce projet qui n'a pas de sens et demande le retrait immédiat des forces de l'ordre du site".
Dans leur communiqué, les trois ministres reviennent également sur la préservation des terres agricoles : il assurent qu'"une mission sera constituée, en coordination avec les acteurs locaux concernés, afin d'identifier localement les moyens de minimiser l'impact du projet sur les surfaces agricoles (notamment par la mobilisation de friches agricoles disponibles) et de contribuer à la définition des dispositifs nécessaires à la lutte contre l'étalement urbain".
Selon eux, cette dernière intégrera à la fois l'opération d'aménagement foncier déjà engagée et les outils de planification élaborés par les collectivités pour lutter contre la consommation des espaces agricoles dans les zones urbanisées et le mitage des territoires.
Le Réseau Action Climat – France quant à lui déplore que le projet d'aéroport de Notre-Dame des Landes ne soit pas étudié par les membres de la commission de révision au Schéma national des infrastructures de transport (SNIT). Cette dernière évalue la pertinence des projets d'infrastructures inscrits au SNIT.