À Saint-Vulbas, dans l'Ain, l'usine Trédi est une installation classée pour la protection de l'environnement (ICPE) où sont recyclés par voie thermique des déchets industriels dangereux (déchets hospitaliers, déchets chimiques, pesticides, produits d'entretien, PCB, etc.). Y sont mises en œuvre plusieurs solutions, dont Maxibrome pour régénérer les saumures de brome.
Gérer la baisse de température des fumées
« Nous avons souhaité ajouter une brique de valorisation énergétique dans le process », explique François Chevreul, directeur des opérations industrielles (déchets dangereux) pour l'Europe chez Séché Environnement, maison mère de Trédi. L'idée ? Récupérer grâce à des échangeurs la chaleur évacuée lors du traitement des fumées, afin de produire de la vapeur surchauffée.
Pour les équipes de Séché, « l'enjeu est de conserver la technologie de traitement des fumées mise en œuvre sur l'installation en intégrant la récupération d'énergie ». « Nous allons séquencer le traitement, détaille François Chevreul, et contrôler la baisse de la température en récupérant de la chaleur, avec de nouveaux équipements (…). Les quenchs seront moins sollicités. »
La faisabilité technique du projet ayant été validée, le groupe Séché s'attaque maintenant à la phase de préparation des études et des autorisations d'exploitation des nouveaux équipements. Viendra ensuite le lancement des travaux pour une mise en service de ce nouveau réseau de chaleur « aux environs de 2027 ».
La vapeur pour remplacer le gaz
Le potentiel est de 27 MW, a calculé le groupe, soit 160 GWh d'énergie fournie sous forme de vapeur à plus de 320 °C, mais aussi d'électricité, via un processus de cogénération. De quoi, dans un premier temps, alimenter le site de Trédi, en autoconsommation, ainsi que celui de Speichim, une autre filiale de Séché Environnement (spécialisée dans la régénération des solvants et la purification de mélanges chimiques), et l'usine Siegfried qui fabrique des produits pharmaceutiques. Et remplacer les 81 GWh de gaz utilisés chaque année par ces trois sites, qui représentent 70 % de la consommation thermique du parc industriel de la plaine de l'Ain (Pipa). À la clé : 14 000 tonnes d'équivalent CO2 évitées, selon les calculs de Séché, qui porte l'ensemble du projet (installations et distribution de la vapeur).