« La dernière fois qu'un réacteur a été lancé en Finlande, c'était il y a plus de quarante ans, a souligné la société finlandaise de production d'électricité, TVO, dans la nuit du lundi 20 au mardi 21 décembre. Et même en Europe, cet événement remonte à quinze ans. » À 3 h 22 heure locale, la centrale nucléaire de la presqu'île d'Olkiluoto, sur la côte sud-ouest de la Finlande, a acté le démarrage de son réacteur pressurisé européen de première génération (EPR1), alias OL3. D'une puissance de 1,65 gigawatt, cet EPR1 ne fonctionnera qu'à 30 % de ses capacités lors de son raccordement au réseau électrique à la fin du mois du janvier prochain. Il ne sera pleinement opérationnel qu'à partir du mois de juin 2022 et délivrera alors 14 % de la demande électrique nationale.
Pour rappel, OL3 constitue le premier EPR1 commandé au groupe français Orano (anciennement Areva). Sa construction avait été lancée en septembre 2005 et sa mise en service initiale était alors estimée pour courant 2009. Son lancement a cependant rencontré de multiples embûches, notamment la défaillance relevée en juin 2020 par le réseau Sortir du nucléaire (RSN) due à une soupape de sûreté défectueuse. Sa mise en service aujourd'hui effective intervient donc après le lancement des deux EPR1 chinois de la centrale de Taishan (successivement, en juin 2018, puis en mai 2019) – dont un reste à l'arrêt depuis l'été dernier. L'EPR1 de la centrale française de Flamanville, quant à lui, ne sera pas mis en service avant la fin de l'année 2022. Il devrait précéder le lancement de la construction de « nouveaux réacteurs nucléaires » (probablement de type EPR2) promis par le président de la République, Emmanuel Macron, en novembre 2021.