Dix mois après l'accident de Fukushima, l'Académie des sciences a rendu public son avis sur les défis que devra relever la filière nucléaire française. Pour l'institut, l'énergie nucléaire est devenue une composante essentielle et incontournable des ressources énergétiques de l'Hexagone, car "les centrales nucléaires sont aujourd'hui le seul moyen de produire en base de l'électricité concentrée, permanente et sans émission de gaz à effet de serre".
Toutefois, l'Académie que certaines leçons doivent être tirées des accidents nucléaires majeures intervenus dans le passé et souligne "l'importance du respect des normes parasismiques et celle de la protection contre tout événement extrême d'origine naturelle ou malveillante". Une recommandation porte également sur le besoin de favoriser les projets de regroupement du retraitement et de la fabrication du combustible au plutonium pour diminuer au maximum les transports de matières sensibles.
Au niveau de la recherche, l'Académie rappelle qu'il est "urgent d'accélérer les recherches sur les centrales du futur, en ayant à l'esprit trois critères essentiels : sécurité des centrales, réserves naturelles en uranium et minimisation des déchets à vie longue". Par exemple, l'utilisation de l'uranium 238, prévue normalement par les générateurs de quatrième génération, permettrait de garantir "une ressource fossile pour des milliers d'année".
Par ailleurs, pour répondre aux interrogations de plus en plus nombreuses de la population, l'Académie des sciences met en avant l'importance "d'améliorer préventivement l'information et la communication sur les accidents et incidents naturels et industriels", tout en hiérarchisant et rationalisant les risques de façon à mieux les gérer.
Enfin, l'avis souhaite étendre aux universités et grandes écoles d'ingénieurs, la recherche sur le nucléaire d'un point de vue technologique ou épidémiologique.