EDF est "asphyxiée par le nucléaire", estime Greenpeace qui s'appuiesur un rapport commandé au cabinet d'analyse financière AlphaValue, publié le 17 novembre. Selon cette étude (1) sur les perspectives des activités nucléaires d'EDF en France, "les comptes d'EDF ne reflètent pas la réalité de la situation financière de l'entreprise", estime l'ONG. L'étude souligne en particulier que l'entreprise sous-provisionne les charges de démantèlement et de gestion des déchets nucléaires. Autre problème : "les investissements prévus par l'entreprise ne sont pas compatibles avec ses capacités financières", juge Greenpeace.
Prolongation vs fermeture des réacteurs
Greepeace estime que "si les comptes d'EDF étaient sincères, la faillite serait déjà déclarée". Selon le rapport d'AlphaValue, il manquerait "environ 50 milliards d'euros" de provisions pour assurer les dépenses à venir de démantèlement et de gestion des déchets nucléaires. Une somme que l'électricien "est tout simplement incapable" de provisionner. Le bilan d'EDF "donne donc une idée trompeuse de l'état de santé financière du groupe".
De plus, AlphaValue a listé l'intégralité des investissements sur lesquels EDF s'est engagée pour les prochaines années. Sur cette période, l'entreprise devra financer 165 milliards d'euros, soit entre 15,55 et 16,80 milliards par an. "Il en ressort que les investissements prévus par EDF ne sont pas compatibles avec ses capacités financières, estime Greenpeace. Dans ce contexte, "d'un point de vue financier, EDF bénéficiera sur le long terme d'une réduction de sa capacité nucléaire installée, conclut l'ONG, la stratégie de prolongation des réacteurs coûtant plus cher que de les fermer". Le "grand carénage", c'est-à-dire les investissements de prolongation au delà de 40 ans du parc français, représentent un montant de 5,30 milliards par an sur les dix prochaines années.