Le 4 février dernier, l'AFPAC a publié le bilan 2009 du marché français des pompes à chaleur qui a enregistré un recul de 20% par rapport à 2008, après ''trois ans de ventes records''. L'année 2008 avait connu une hausse de plus de 119% du nombre des équipements en France ! Le nombre de pompes à chaleur aérothermiques est ainsi passé de 133.080 en 2008 à 106.543 en 2009 et celui des pompes à chaleur géothermiques de 19.430 à 14.349. L'AFPAC explique ce recul par l'impact de la crise économique sur le marché de la construction neuve (avec une baisse de 30%) et celui de l'équipement de chauffage, un destockage massif et la baisse - de 50 à 40% - du taux du crédit d'impôt intervenu en 2009. Les PAC air/air n'ont plus bénéficié d'aucune aide.
Vers un retour à la croissance du marché malgré la crise ?
Malgré ce contexte, l'AFPAC reste optimiste et prévoit un retour ''à court ou moyen terme'' à une croissance ''soutenue et pérenne''. ''Face à l'inéluctable raréfaction des carburants fossiles, seules les PAC constituent une alternative crédible et financièrement pertinente vers laquelle les ménages doivent se tourner. C'est pourquoi nous restons confiants et tablons vers un rapide retour à la croissance'', avait alors indiqué en février Pierre Sabatier, ancien président de l'association. Et ce, en dépit d'un taux de crédit d'impôt pour les pompes à chaleur aérothermiques passé à 25 % en 2010 et maintenu à 40 % pour l'installation d'une pompe à chaleur géothermique.
Cette confiance vers la reprise est à nouveau affichée par le nouveau président de l'AFPAC, David Bonnet qui entend poursuivre les objectifs fixés par l'association, née en 2002, afin d'assurer la promotion de la pompe à chaleur tant aérothermique que géothermique et la pérennité de son marché par la satisfaction des consommateurs. Le marché potentiel des pompes à chaleur s'adressant désormais à 8 millions de maisons neuves ou existantes.
Les 6 ''priorités'' de l'AFPAC
Parmi les six ''priorités'' que s'est fixée l'AFPAC d'ici ces prochaines années, l'association entend ''représenter la filière en France et en Europe et fédérer l'ensemble des acteurs concernés et ce de l'amont à l'aval'', a souligné M. Bonnet en invitant les utilisateurs, les promoteurs à l'instar de l'Union des Maisons Françaises (UMF), les réparateurs ou encore les associations de consommateurs à rejoindre ''le tour de la table''.
L'AFPAC veut continuer à ''améliorer la qualité de service'' des installations et celle après-vente. Selon Jean Pradère, l'un des vices-présidents de l'AFPAC, 54 marques commerciales, 199 gammes de produits et 1.200 machines sont à ce jour certifiées ''NF PAC'', délivrée par l'AFAQ-AFNOR depuis 2007. Cette certification permet de vérifier la conformité des pompes à chaleur aérothermiques et géothermiques de puissance calorifique inférieure ou égale à 50 kW. De même que 948 installateurs sont titulaires de l'appellation qualité, QualiPAC, créée en 2007 par l'AFPAC.
M. Pradère a également rappelé le transfert depuis janvier 2010 de gestion de l'appellation QualiPAC à Qualit'EnR, organisme qualité pour l'installation des énergies renouvelables.Fort de ce ''transfert'', l'association entend faire reconnaître ''officiellement'' comme énergie renouvelable la PAC aérothermique et géothermique. Elle se fixe également pour objectif de faire ressortir la Pompe à Chaleur ''comme la solution performante du confort thermique (chauffage et ECS) en terme de réduction des émissions de GES, de performance et d'indépendance énergétique, de maîtrise de la demande d'énergie et de préservation du confort à coûts d'exploitation maîtrisés''.
L'association reconnaît par ailleurs l'existence d'installateurs malhonnêtes - ''ces éco-délinquants'' selon M. Bonnet- qui ont profité du crédit d'impôt en 2007 et 2008 sur le matériel pour ''gonfler'' la part de la facture relative aux équipements ''de 30 à 40 %'' et réduire celle liée à la main-d'œuvre. ''Dans ce cas les services des impôts refusent d'accorder le crédit d'impôt. En général, le crédit d'impôt est calculé sur 50% voire 60% maximum de la facture'', selon Jean Pradère. ''Il y aurait plusieurs milliers de ''contre-références''. On ne peut pas s'en satisfaire'', a ajouté le président de l'association. Pour éviter que les consommateurs ne se retrouvent ainsi lésés, l'AFPAC veut encourager les installateurs à bénéficier de l'appellation QUALIPAC pour répondre ''aux impératifs qualité'' : coefficient de performance, un dimensionnement ''cohérent'', etc. L'association souhaite tripler le nombre d'installateurs Qualipac d'ici à fin 2011. D'autant que le Grenelle s'est fixé comme objectif 10 Mtep supplémentaires pour la chaleur (bois, solaire thermique, pompe à chaleur, géothermie) d'ici à 2020.
L'un des principaux objectifs de l'AFPAC est également de mettre en place des labels Qualité machines sous la forme de labels (volontaires) de performance et de qualité des PAC au plan Français & Européen. Un écolabel européen dédié aux pompes à chaleur est en cours d'élaboration par l'EHPA (European Heat Pump Association). L'AFPAC souhaite que sa marque NF PAC ''euro-compatible'' inspire l'Union européenne. L'association espère une transposition du label EHPA en France d'ici à 2012.