Comme bon nombre de curieux, l'association de défense de l'environnement Greenpeace s'est penchée sur les quelques 250.000 documents diplomatiques révélés par le site Wikileaks en novembre dernier. Le dossier des organismes génétiquement modifiés (OGM) est loin d'être vide puisque l'association met à jour les jeux diplomatiques menés sur ce sujet en Europe et notamment en France.
Ainsi dans un télégramme de décembre 2007 (1) , l'ambassadeur américain à Paris Craig Stapleton explique qu'un syndicat agricole français conseillerait aux Etats-Unis de prendre des mesures de rétorsions envers la France pour pousser le pays à accepter les OGM.
Un autre télégramme (2) envoyé cette fois-ci de l'ambassade américaine espagnole mettrait en évidence les relations étroites qu'entretiendrait l'Espagne et les Etats-Unis et leur stratégie commune pour favoriser le développement des OGM en Europe. "Selon l'un des câbles publiés par Wikileaks, le secrétaire d'État espagnol à l'Environnement, Josep Puxeu, a demandé à l'ambassade américaine de « maintenir la pression » sur Bruxelles pour que les OGM soient favorisés, illustration pour le moins étonnante de la solidarité censée régner au sein de l'Union européenne", commente Greenpeace.
L'affaire fait d'ailleurs grand bruit en Espagne alors que l'opinion des Espagnols sur la question des OGM est majoritairement négative : selon le dernier eurobaromètre de la Commission (3) , 49% d'entre eux estiment qu'ils ne faut pas les encourager contre 27% d'avis favorable et 24% sans avis.