Dix ONG environnementales (1) "[invitent]" le Président Emmanuel Macron, "à changer de cap", après la démission, le 28 août, de l'ex-ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot. Une démission "qui appelle un sursaut" de la politique environnementale du gouvernement, écrivent les ONG dans une tribune (2) publiée ce 30 août sur franceinfo. Celles-ci dénoncent l'écart entre les engagements et les actes pris par le Président. "Malgré l'ambition affichée du ministre de l'Ecologie, la volonté d'Emmanuel Macron de ménager la chèvre écologique et le chou productiviste n'a pas contribué à créer la condition d'une politique écologique lisible et cohérente (...)".
Elles critiquent les soutiens de l'exécutif qu'elles jugent paradoxaux. Et d'énumérer ceux à l'agriculture biologique et "en même temps" à l'herbicide glyphosate ; à la sobriété énergétique et "en même temps" au nucléaire ; à une "redynamisation" des centres-villes et "en même temps" à Europacity et l'artificialisation des terres agricoles ; à "la nécessaire" préservation de la biodiversité et "en même temps" à la baisse du prix du permis de chasse. Auxquels s'ajoutent les soutiens : à la mise en œuvre de la conférence de Paris climat COP21 et "en même temps" à la "multiplication" des projets autoroutiers ; aux fermes-usines et "en même temps" à une agriculture paysanne ; au libéralisme et "en même temps" à l'écologie. Emmanuel Macron "ne peut continuellement aspirer à la synthèse là où nous attendons des choix clairs, ambitieux et pleinement assumés", interpellent les associations.
Le départ "précipité" de Nicolas Hulot est "l'occasion de requestionner" la place du ministre de l'Ecologie dont "la marge de manœuvre" était "étroite, voire inexistante", ajoutent-elles. "Placé au sommet de l'ordre protocolaire, le ministre de l'Ecologie est sommé de trouver des compromis entre acteurs aux intérêts profondément divergents. Grenelle et autres conférences environnementales n'y ont rien changé".