Une Commission nationale d'évaluation des techniques d'exploration et exploitation des gaz et huiles de schiste a été créée le 22 mars par décret, provoquant un tollé chez les ONG environnementales.
Prévue par la loi du 13 juillet 2011, cette commission a pour mission "d'évaluer les risques environnementaux liés aux techniques de fracturation hydraulique ou aux techniques alternatives". Elle est également chargée d'émettre "un avis public sur les conditions de mise en œuvre des expérimentations, réalisées à seules fins de recherche scientifique sous contrôle public".
Une dizaine d'association parmi le réseau Action Climat, Sortir du Nucléaire Greenpeace, les Amis de la Terre, Attac ont dénoncé jeudi 22 mars dans un communiqué "l'hypocrisie du gouvernement" qui "contourne en douce une interdiction mise en scène à travers la loi".
Alors que le gouvernement "se targue d'être le premier au monde à avoir « interdit » le recours à la fracturation hydraulique, pourquoi cette évaluation des risques'' par une telle commission quand ''tant d'études scientifiques indépendantes démontrent de manière certaine la dangerosité de cette technique" ?, s'interrogent les associations. ''Sous couvert de recherches scientifiques, le gouvernement joue aux apprentis sorciers pour le plus grand bonheur des lobbies pétroliers et gaziers", fustigent-elles.
Les ONG pointent également "l'équilibre des forces et intérêts" au sein de la nouvelle commission où ne siégeront que trois représentants d'associations agréées pour la protection de l'environnement "mais, à côté des cinq représentants de l'Etat, y siégeront aussi trois représentants des entreprises gazières et pétrolières, ainsi que trois représentants du personnel de ces industries" et trois personnalités désignées en raison de leur compétence scientifique "laissée à l'appréciation du seul ministre de l'Industrie", ajoutent-elles en dénonçant ''une Commission à l'indépendance douteuse''.