Une source de revenus supplémentaire
Si le développement de centrales solaires marque concrètement l'engagement d'une collectivité territoriale dans le développement durable et sert d'exemple à l'ensemble des citoyens, la production d'électricité solaire peut également constituer une source de revenus complémentaire, notamment pour les petites communes ne bénéficiant pas de taxes professionnelles ou autres revenus fiscaux…
D'autant que pour faciliter le déploiement des énergies renouvelables à l'échelle locale, le Grenelle de l'environnement et le plan Borloo pour les énergies renouvelables ont intégré deux nouveautés réglementaires : la possibilité pour les régions et départements de produire des énergies renouvelables et de bénéficier des tarifs de rachat et l'adoption d'un tarif intermédiaire, applicables aux bâtiments professionnels pour panneaux intégrés ou non.
Ces mesures visent à accélérer le développement de projets, associant partenaires publics et privés.
Car une collectivité souhaitant s'investir dans les énergies renouvelables a plusieurs possibilités. Soit elle met à disposition son domaine (terrains ou toitures) au profit de tiers (location, bail emphytéotique…), soit elle réalise elle-même le montage et l'exploitation de l'installation.
De nombreuses intercommunalités se dotent également d'outils locaux : les sociétés d'économies mixtes (SEM) ou sociétés coopératives d'intérêt collectifs. Celles-ci sont chargées de coordonner les projets et de les mettre en œuvre. Les collectivités peuvent également opter pour un partenariat avec des acteurs privés.
Une démarche intégrée et concertée
Mais en amont de cette politique, le bilan carbone doit constituer le point de départ d'une telle démarche, afin de faire un état des lieux précis de la situation de la collectivité et de ses dépenses énergétiques. Avant de recenser et de cibler les toits pouvant être équipés, il est conseillé de réaliser un diagnostic thermique du patrimoine.
Après avoir identifié les bâtiments (publics ou privés) ou les terrains susceptibles d'accueillir une centrale solaire, les collectivités doivent également entamer un dialogue avec les architectes des bâtiments de France afin d'éviter un refus d'installation une fois que le projet est en phase d'aboutir. Les élus présents lors de la conférence ont d'ailleurs jugé ce dialogue plutôt positif.
Quant aux centrales au sol, les élus doivent veiller à la concurrence des usages. De plus en plus, les collectivités désignent des terrains sans grande valeur qui ont un passif environnemental (ancienne décharge, carrière, ancienne zone industrielle…). Mais la rentabilité d'un bail pour centrales solaires (entre 1.000 et 2.500 €/ha/mois) peut créer une pression sur les zones cultivables moins rentables et mener ainsi à une déprise agricole.
De nombreuses collectivités ou institutions se dotent donc de chartes pour éviter de telles situations.