Dans le cadre du pôle de compétitivité Capénergies, le pôle de recherche technologique du CEA (CEA Tech) et la Société du canal de Provence (SCP) testent l'installation de panneaux solaires photovoltaïques au dessus du canal qui alimente en eau la Provence orientale et côtière. Objectif pour les deux partenaires ? Disposer d'une plateforme expérimentale sur un ouvrage réel pour le CEA et valoriser l'emprise foncière du canal pour la SCP. Le dispositif est installé au niveau du centre d'exploitation de la SCP de Rians (Var). L'exposition solaire y est adéquate, le centre de recherche du CEA de Cadarache n'est pas très loin, et le raccordement électrique au réseau existe.
Avec ce projet baptisé Canalsol, le CEA étudie la cohabitation de technologies du photovoltaïque avec celles de l'hydraulique. Les panneaux sont installés sur une section de 20 mètres, à 1,2 mètre au dessus de l'eau et sont refroidis par un système d'aspersion d'eau provenant du canal. Ce refroidissement doit théoriquement améliorer le rendement (+15%). Au total, 132 panneaux d'une puissance cumulée de 33 kWc sont testés selon trois orientations. Certains seront aspergés d'eau par le dessus, d'autres par des circuits d'eau internes et d'autres ne bénéficieront que du refroidissement passif généré par l'écoulement de l'eau du canal. Deux châssis de même type et servant de référence sont installés sur une structure terrestre.
Les essais doivent durer minimum un an. Ils vont porter sur le choix des panneaux, les effets dus au refroidissement, l'architecture électrique linéaire, le vieillissement des composants, la salissure des panneaux et le contrôle qualité de l'eau d'aspersion rejetée dans le canal.
La phase expérimentale vise à optimiser le procédé avant l'étude d'une solution préindustrielle, à l'issue de laquelle les perspectives du projet seront précisées. Si les performances de cette plateforme expérimentale confirment les modélisations faites par le CEA, la SCP envisage de déployer le modèle sur l'ensemble de ses canaux (potentiel de 68 km). Elle entend également se positionner comme co-concepteur de ce type d'ouvrage, sur des canaux existants ou à construire, en France comme à l'étranger, notamment dans les pays du pourtour méditerranéen, et prévoit des partenariats avec des industriels dans le cas d'un développement à plus grande échelle.
L'extrapolation kilométrique des performances attendues prévoit au maximum 1,6 MWc installés par km pour une production de 1.800 MWh/an/km.