Le Conseil de Paris a adopté le plan antipollution atmosphérique, dévoilé la semaine dernière. Le groupe UMP, qui a pointé du doigt les limites de ce plan, s'est abstenu. Il cible la circulation routière, puisqu'"à Paris et en Ile-de-France, les sources de pollution atmosphérique proviennent essentiellement du trafic routier à l'origine des concentrations de dioxyde d'azote et de particules en suspension", rappelle la communication (1) présentée par Christophe Najdovski ce 9 février. Une journée sans voiture sera organisée dès le 20 septembre 2015, à l'occasion de la semaine européenne de la mobilité.
Les véhicules les plus polluants interdits d'ici 2020
Le plan vise à faire de Paris une zone à basse émission. Objectif : interdire progressivement la circulation à tous les véhicules polluants, en commençant par ceux qui émettent le plus, comme le prévoit le projet de loi de transition énergétique. A partir du 1er juillet 2016, les poids lourds les plus polluants (classe 1*), y compris les bus, seront interdits tous les jours tandis que les véhicules légers, les utilitaires légers et les deux-roues motorisés les plus émissifs pourront circuler uniquement les samedis et dimanches dans la capitale. Entre 2017 et 2020, les véhicules de classes 2*, 3*, puis 4*, seront progressivement interdits. La ville a engagé des discussions avec l'Etat pour engager une expérimentation dès le 1er juillet 2015, afin d'interdire la circulation aux poids lourds, autocars et bus de classe 1* entre 8h et 20h.
La ville souhaite également étendre les zones semi-piétonnes. "Des études sont encore nécessaires pour analyser l'impact en termes de report de circulation de la mise en place de telles zones. Mais dès 2016, une zone à trafic limité pourra être mise en œuvre dans certains quartiers, par exemple l'hyper-centre de Paris mais pas seulement". Une zone à ultrabasse émission, réservée aux véhicules propres, pourrait être également testée en 2016. Les zones 30 km/h seront généralisées hors des grands axes circulés.
Sortir du modèle de la voiture individuelle
Parallèlement, la ville souhaite développer les alternatives à la voiture individuelle. Nouveaux projets de transport en commun et prolongement de lignes existantes, amélioration de la qualité de service (étude de l'augmentation de l'amplitude nocturne du métro et création d'un pass unique Mobilités), poursuite du déploiement du Vélib', d'Autolib' et de l'autopartage, développement des réseaux de recharge électrique et des stations de gaz naturel font partie des mesures inscrites dans le plan.
La mobilité douce n'est pas oubliée. Le plan prévoit de doubler le nombre de kilomètres de voies cyclables par rapport à la précédente mandature et d'installer des garages sécurisés pour les vélos sur l'ensemble des pôles de transport parisiens majeurs.
Des incitations financières seront également mises en place pour les particuliers et professionnels souhaitant acheter un véhicule électrique ou hybride rechargeable ou ceux souhaitant abandonner leur véhicule individuel. Une enveloppe de 5 millions d'euros est prévue dès 2015.
Enfin, alors qu'en 2014, la ville a supprimé tous les véhicules diesel de son parc de berlines et de citadines, en 2015, ce sera le tour des utilitaires diesel.