Les eurodéputés, réunis le 16 avril en plénière, ont confirmé que le pollen génétiquement modifié est "un composant naturel du miel" ne nécessitant pas d'être étiqueté.
Les apiculteurs devront donc étiqueter leur miel "avec OGM" si une présence de pollen transgénique supérieure à 0,9% dans la masse totale du miel y est décelée. "Étant donné que le pollen n'est présent qu'à hauteur de 0,5% environ dans le miel, il ne dépasserait jamais le seuil qui nécessiterait son étiquetage", selon la rapporteure du texte Julie Girling (ECR, UK). Il a été adopté par 283 voix pour, 248 contre, 45 abstentions.
Le 15 janvier dernier, le Parlement européen s'était déjà prononcé contre son étiquetage. Il a validé la définition du pollen OGM comme "composant naturel du miel" proposée par la Commission européenne en septembre 2012, dans le cadre de la révision de la Directive miel, visant à clarifier les conditions d'étiquetage. En 2011, la Cour de justice de l'UE (CJUE) avait établi que le pollen devait être considéré comme "un ingrédient", ce qui "contraignait les producteurs à indiquer le pollen sur la liste des ingrédients figurant sur l'étiquette du produit", selon les eurodéputés.
En novembre 2013, la Commission européenne a autorisé la mise sur le marché du pollen produit à partir du maïs OGM MON810 de la société Monsanto pour l'alimentation humaine.
"Il est regrettable que le Parlement européen ait favorisé les intérêts des importateurs de miel au détriment du droit des consommateurs de savoir ce qu'ils mangent. On ne nous a présenté aucune raison valable qui justifie d'exempter le miel des règles d'étiquetage OGM européennes si précieuses et pour lesquelles nous nous sommes longtemps battus", a déploré Ilaria Passarani, responsable du département Alimentation et Santé au Bureau européen des unions de consommateurs (Beuc).
En janvier dernier, Julie Girling avait été mandatée par le Parlement afin de débuter les négociations avec la présidence grecque de l'UE en vue d'un accord en première lecture. "Le résultat du trilogue n'a pas amélioré le texte. C'est pourquoi nous avons voté contre ce rapport. Nous ne pouvons que condamner le lobbying de certains professionnels qui utilisent du miel importé pouvant contenir des OGM ou être fraudé, ou qui « tripatouillent » pour commercialiser un produit appelé «miel» et ne répondant pas toujours à ce que le consommateur est en droit d'attendre", ont dénoncé les eurodéputés socialistes Gilles Pargneaux et Eric Andrieu.