Concernant les abeilles, "la situation est catastrophique", a alerté Henri Clément, porte-parole de l'Unaf, lors d'une rencontre avec des parlementaires réunis pour le lancement d'un "comité de soutien pour les alternatives aux pesticides".
Les apiculteurs affiliés à l'Union nationale des apiculteurs français (Unaf) ont donc demandé au ministre d'interdire certains pesticides, indépendamment des travaux de la Commission européenne à ce sujet. Des requêtes ont été déposées dans plusieurs préfectures de région (Ile-de-France, Aquitaine, Midi-Pyrénées, Auvergne, Bretagne, Rhône-Alpes).
De son côté, la Confédération paysanne, dans une lettre ouverte à Delphine Batho, ministre de l'Ecologie, demande que la France aille plus loin que la Commission européenne et agisse pour interdire tous les néonicotinoïdes sur toutes cultures, céréales incluses. "L'inertie des services du ministère de l'Agriculture peut-elle s'expliquer par le poids de l'industrie et des tenants d'une agriculture hautement consommatrice d'intrants, ainsi que par des conflits d'intérêts ?", dénonce-t-elle.
Deux producteurs de produits phytosanitaires, Bayer (Allemagne) et Syngenta (Suisse) ont présenté quant à eux présenté un "plan d'action pour aider l'Union européenne à sortir de l'impasse concernant l'état sanitaire des abeilles".
Assurer la confiance dans les produits phytosanitaires
"Même si tous les éléments de preuve montrent que les nombreux parasites et maladies sont la cause réelle pour la mauvaise santé des abeilles, nous sommes prêts à faire tout ce qui est en notre pouvoir afin que les consommateurs aient confiance en nos produits", a assuré dans un communiqué Rüdiger Scheitza, membre du Conseil de gestion de Bayer CropScience et Head of Strategy & Business Management.
Leur plan propose de créer davantage de bordures de champs fleuries dans l'Union européenne afin "de fournir l'habitat et la nourriture indispensables aux abeilles". Ils souhaitent la mise en place d'un programme de surveillance des champs pour la santé des abeilles et la détection de produits des cultures néonicotinoïdes.
Pour atténuer les risques d'exposition pour les abeilles, ils préconisent la mise en place obligatoire de mesures strictes déjà "recommandées par les fabricants et mise en place de manière effective par la plupart des agriculteurs comme bonnes pratiques agricoles".
Ils souhaitent voir des investissements dans "de nouvelles technologies qui réduiront davantage les poussières émises lors de la plantation des semences traitées avec les produits de protection des cultures néonicotinoïdes". Enfin, ils espèrent la poursuite des efforts engagés dans la recherche et le développement de nouvelles solutions pour lutter contre les parasites.