Le Gouvernement a dessiné aujourd'hui les prémices du troisième volet du plan Écophyto. Ce 27 février, au terme de sa visite du Salon international de l'agriculture à Paris, la Première ministre, Élisabeth Borne, a confirmé le lancement « dans les prochains mois » – voire « d'ici à l'été » selon une source proche de Matignon – d'un « nouveau plan Écophyto 2030 » (ou Écophyto III). Ce dernier constituera « la nouvelle façon avec laquelle nous allons aborder la question des produits phytosanitaires : plus d'anticipation, plus d'innovation et plus d'accompagnement », a déclaré Élisabeth Borne.
Esquissé par le président de la République, Emmanuel Macron, quelques jours auparavant, ce futur plan prendra la suite d'Écophyto II, lancé en 2015, puis complété (en Écophyto II+) en 2018. Ce dernier a reporté en 2025 l'objectif du plan initial (Écophyto, premier du nom) de réduction de 50 % de l'usage de produits phytosanitaires d'ici à 2018 (par rapport à 2007). En novembre dernier, le ministère de l'Agriculture a recensé une baisse de 19 % en 2021 par rapport à la moyenne de la période 2012 à 2017, durant laquelle une forte hausse avait néanmoins été enregistrée. La réduction progressive de l'utilisation de pesticides devrait s'accompagner, dans les cinq ou six prochaines années, par la réévaluation des autorisations d'environ 200 substances, selon Matignon (sur les 291 approuvées en France). Cela passe également par l'abandon définitif des néonicotinoïdes dans la culture des betteraves sucrières, tranché par la Cour de justice européenne, et l'interdiction du S-métolachlore pour différents usages.
Le but du gouvernement avec le nouveau plan Écophyto III est ainsi « d'offrir davantage de visibilité aux agriculteurs » dans la poursuite de cet objectif. « Il est nécessaire de renforcer les efforts et les investissements pour trouver des alternatives, chimiques ou non chimiques, aux produits prochainement interdits qui soient efficaces et opérationnels pour les agriculteurs », s'explique le Gouvernement. Ce dernier compte « renforcer les moyens alloués » à la recherche de solutions alternatives pour un « nombre restreint de substances », à la fois à travers le nouveau plan Écophyto et le plan France 2030. Du côté des défenseurs de l'environnement, tout autant dans l'attente de ce plan que les agriculteurs, l'association Générations futures réclame surtout une « politique de réduction ambitieuse de l'usage des pesticides et de retrait rapide des plus dangereux ».