"Bien que ces produits soient interdits depuis plusieurs années, les substances actives de la simazine et du terbuthylazin et surtout leurs métabolites sont très présentes", a souligné l'Agence régionale de santé (ARS) Languedoc-Roussillon, selon l'AFP, lors de sa présentation du rapport de la qualité de l'eau potable (1) (pour la période 2010-2012) mardi 4 février à Montpellier.
Bien que retirés du marché depuis 2003 et 2004, et ayant une demi-vie (2) estimée de près de deux ans pour la simazine et de 46 jours pour la terbuthylazin, l'agence estime que ces produits ont été encore utilisés en 2012. Ces derniers auraient probablement été ramenés d'Espagne où l'interdiction fut plus tardive, a supposé Dominique Keller, directeur de la santé publique et de l'environnement à l'ARS, rapporte l'AFP.
Ce constat entre en résonnance avec l'appel des 1.200 médecins, lancé jeudi 30 janvier, demandant des réformes en matière d'usage des pesticides.
"Cette utilisation de pesticides interdits n'altère pas la qualité de l'eau de la région où près de 97% de la population a été desservie par une eau respectant en permanence la limite de qualité pour les pesticides contre 95,5% pour la France entière", a modéré l'agence. En Languedoc-Roussillon, "la plupart des cas de non-conformité confirmés peuvent être rattachés à la présence d'activité agricole dans le bassin versant du captage, principalement la viticulture mais aussi, notamment dans le Gard et la frange est de l'Hérault, le maraîchage et l'arboriculture", a précisé l'ARS, selon l'AFP.
Dans d'autres régions, comme en Bretagne, les traces de ces produits auraient totalement disparu de l'eau. Un cas particulier est à souligner : en Lozère, selon l'ARS, aucune présence de pesticides n'a été détectée. L'Agence n'aurait également relevé aucune situation de non conformité, même ponctuelle.