Si le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire s'est félicité hier des "excellents résultats" concernant la baisse des ventes de substances cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR) de 87 % sur la période 2008-2010 dans le cadre du plan Ecophyto, il s'est dit ''insatisfait'' de la hausse du Nodu général (nombre de doses unités) pour les usages agricoles et non agricoles hors traitement de semences qui est en hausse de 2,6 % sur la même période.
''Nous sommes passés de 68,8 millions de doses unité en 2008 à 70,6 millions de doses unité de pesticides en 2010. L'usage des pesticides a donc légèrement augmenté en 3 ans ce qui est tout à fait contraire aux objectifs d'Ecophyto'', a dénoncé l'ONG environnementale Génération Futures. ''C'est un très mauvais signal'', a regretté Claudine Joly de la fédération France Nature Environnement (FNE). ''Trois ans après le démarrage du plan, la réduction de l'usage des pesticides aurait dû s'amorcer'', a-t-elle indiqué.
''Même si différents éléments du plan ont été mis en œuvre comme le lancement des réseaux de fermes de démonstration (DEPHY), les mesures actuelles ne sont pas assez volontaristes pour entraîner les agriculteurs vers une amélioration des pratiques amenant une réelle réduction des pesticides sur le terrain'', a déclaré François Veillerette, porte-parole de Générations Futures. ''Il faudrait mettre en place des mesures beaucoup plus incitatives comme une forte taxation des pesticides qui inciterait les agriculteurs à moins les utiliser et permettrait à l'Etat de lever des fonds importants pour financer différentes actions du plan Ecophyto et encourager financièrement les agriculteurs faisant le plus d'efforts de réduction'', selon lui.
La fédération FNE a également demandé ''aux coopératives et aux négoces agricoles de développer un conseil aux agriculteurs conduisant à une réduction de l'utilisation des pesticides''. Elle exhorte les décideurs politiques à ''intégrer les objectifs du plan Ecophyto dans la
De son côté, Bruno Le Maire a estimé hier que l'on "devait pouvoir faire mieux" quant à l'utilisation globale de pesticides, incluant l'ensemble des substances, qui est restée, elle, "stable". "Il faut continuer à mettre la pression suffisante pour que les choses progressent", a ajouté le ministre qui a souligné que "ce n'est pas uniquement les agriculteurs qui doivent faire des efforts".