Le conflit en Ukraine a mis le continent européen sous tension d'un point de vue énergétique. En perspective de l'hiver, synonyme de hausse des consommations d'énergie, les États membres et la Commission européenne ont défini des stratégies pour éviter les pénuries, et les décisions qui en découleraient.
Fin septembre, le gouvernement français a présenté son plan de sobriété pour réduire les consommations énergétiques nationales de 10 % en deux ans. Il incite l'ensemble des acteurs, publics et privés, à mettre en place des actions pour réduire les besoins en chauffage, en éclairage… Peu d'obligations ont été instaurées finalement, le gouvernement misant avant tout sur les bons gestes et les bonnes pratiques, ainsi que sur l'effet d'entraînement collectif. La crainte d'une facture énergétique salée devrait également participer à l'effort général.
En parallèle, le gouvernement a mis en place un bouclier tarifaire et des aides ciblées pour amortir l'impact de la hausse des prix pour les ménages, les collectivités et les entreprises.
Dans le contexte énergétique actuel, « ces mesures d'urgence étaient essentielles », estime Phuc-Vinh Nguyen, chercheur sur les politiques française et européenne de l'énergie à l'Institut Jacques-Delors. « Mais elles ne répondent qu'à des enjeux de court terme », déplore le chercheur. Selon lui, il est nécessaire de mettre en place dans un second temps des mesures structurelles, inscrivant la sobriété dans le long terme. Les mesures d'aides devraient également être ciblées sur les plus vulnérables pour que le signal prix joue son rôle dans l'adoption de comportements et d'habitudes de consommation durables.