Réalisée par des chercheurs de l'université de l'Alberta, l'étude montre que les 13 éléments considérés comme ''polluants prioritaires'' par l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) sont émis par l'industrie extractive de sables bitumineux dans l'Athabasca.
Mercure, arsenic, plomb, cadmium… Connus pour leur toxicité à de faibles niveaux de concentration, ces métaux lourds figurent parmi ces substances.
''L'étude de l'université de l'Alberta avait pour but délibéré de vérifier les affirmations des industriels et des politiciens [de la province indiquant] que tous les polluants de la rivière sont d'origine naturelle'', explique David Schindler, l'un des chercheurs. Or, plutôt que de s'accroître au fil de l'eau comme elles auraient dû le faire si elles avaient été d'origine naturelle, les concentrations de ces produits toxiques étaient ''presque toujours les plus importantes à proximité des sites industriels'', selon le scientifique.
L'étude contredit aussi le Programme régional de contrôle des eaux, agence soutenue par le gouvernement de l'Alberta et financé par les industriels, qui indiquait en 2009 que la qualité des eaux de l'Athabasca était identique à celle précédant l'exploitation des sables bitumineux.
De 1995 à 2008, la production de pétrole issu de sables bitumineux de l'Alberta est passée de 482.000 à 1,3 millions de barils par jour, et devrait doubler d'ici 2020.